La bande du 9 : La communaut du 9ème art

AZIMUT T04
 
Nuées Noires, Voile Blanc

Le grand mamamouchi espère faire de Manie sa 103ème épouse, mais c’est sans compter les poursuivants passionnés de la belle, qui dévorés par l’amour ou par la haine, sont prêts à toutes les folies pour la rejoindre. Ce nouvel album est à la hauteur de ces prédécesseurs : loufoque, tendre, drôle et dramatique. Un savant mélange qui fait le sel de cette merveilleuse série.
 
 
Capturée par le grand mamamouchi Baba Musiir et retenue captive dans son palais, Manie Ganza sait que ce nouveau mariage a peu de chance d’aboutir. Trop de personnes sont à ses trousses : l’Arracheur du temps bien sûr, le poète Eugène aussi, fou amoureux de la belle et aidé par la major, sans oublier la reine Ether, capable de tout pour se venger de sa fille, y compris à réveiller des forces indicibles.
 
La BD est le média idéal pour laisser libre court à son imagination et nous proposer des mondes originaux, loufoques et enchanteurs. Force est de constater que ces univers sont finalement assez rares, du moins ceux qui méritent toute notre attention (citons tout de même la Nef des Fous de Turf). C’est qu’il faut du talent pour réussir à créer un monde à nul autre pareil, aussi bien à l’écriture qu’au dessin. Et depuis quatre albums, Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andréae nous prouvent qu’ils en ont à revendre, du talent.
 

Difficile de parler de l’histoire sans décrire ce monde si particulier, ses personnages insignifiants ou mythiques, sa faune et sa flore délicieusement absurdes, ou sa culture familière et pourtant surprenante. Je préfère d’ailleurs vous laisser le plaisir de la découverte. Il suffit de dire que ce quatrième tome fait la part belle à ses protagonistes, tous embarqués dans un tourbillon d’événements sans aucun contrôle. L’histoire impressionne aussi par sa capacité à passer de la comédie au drame, toujours avec facilité et cohérence. On y traite de thèmes forts et profonds mais à travers des personnages fantaisistes.
 
 

Le dessin n’est pas en reste, tantôt poétique, tantôt fantastique voire horrifique, il apporte de la chair à ce monde extraordinaire. Les personnages, les tenues, les paysages, nous transportent loin de notre triste réalité. Le trait est fin, précis et inspiré. Les couleurs ne sont pas en restent et participent à ce voyage onirique grâce à leurs tons pastel avec des changements de dominantes au gré des scènes pour correspondre au mieux à l’action.
 
Une réussite à tous les niveaux.

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