BOUNCER T10
BOUNCER T10
L'or maudit
Scénario et Dessin : François Boucq
Editions : Glénat
???????
Belle réussite pour ce « Bouncer » où Boucq se retrouve seul aux commandes. Une histoire en deux tomes sur la piste des trésors dont la carte est intelligemment dissimulée.
Bouncer vit des jours tranquilles à Baro City, Il passe son temps entre séances de méditation et le saloon qu’il dirige en compagnie de Yin-Li. La vie suit son cour dans la petite ville. Pendant que des bonimenteurs font l’animation au centre ville, Monsieur Zeiss, horloger de son état, répare la pendule du grand salon. Même les enfants sont joyeux, à en croire Gretel la fille de l’horloger et Panchita, jeune fille au visage tatouée dont Bouncer et Yin-Li ont la tutelle, qui s’amusent à reproduire le tatouage de Panchita sur le visage de Gretel afin de se ressembler au point de les confondre.
Mais rien ne laisse présager le drame qui va suivre. Alors qu’ils rentrent tranquillement chez eux, Zeiss et sa fille vont être suivis puis agressés dans la soirée par des sauvages qui laisseront Monsieur Zeiss pour mort et la petite Gretel scalpée.
Qui peut vouloir autant de mal à un homme sans histoire, la population a vite tranché et accuse les indiens sans preuve. Mais Bouncer avec plus de lucidité, éclaire vite une piste en direction du Mexique au cœur du désert de Sonora. Les portes de l’enfer viennent de s’ouvrir, l’horreur ne fait que commencer.
C’est avec plaisir que le lecteur va retrouver le Bouncer. Un personnage auquel François Boucq est fortement attaché. Bouncer n’est pas un héros comme les autres. Il peut être tantôt en difficulté à cause de son amputation, tantôt un homme vivant une vie tranquille dans une petite ville du western ou tantôt un défenseur de l’ordre. C’est toutes ces facettes qu’aime le lecteur et par lesquelles il peut s’identifier. Et si Bouncer peut se permettre de changer aussi facilement d’attitude, c’est tout simplement lié au contexte, au western dans lequel Boucq à planter son personnage, un parc de jeux où il est encore possible pour un auteur de fixer ses propres règles.
C’est la force de ce récit qui mêle à la fois la douceur de Panchita, le mystère de son tatouage, l’intelligence du Bouncer et la violence du western, ce qui donne au final une histoire crédible et prenante. Il est donc logique de confirmer que Boucq a su relever le défi scénaristique qu’il s’était fixé et propose une belle dynamique dans l’enchainement des différentes actions. Côté dessin, est-il encore nécessaire de venter l’univers Boucq, clairement identifiable fait de magnifiques décors, de personnages taillés au couteau et brunis par le soleil ?
Ce tome 10 est une belle réussite et un virage réussi par un François Boucq qui se retrouve seul aux commandes.
Eric
Chroniqueur
La Bande Du 9
