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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'article Charles De Gaulle 1944-1945 L'heure de vérité

Charles De Gaulle 1944-1945 L'heure de vérité

Scénario : Jean Yves Le Naour
Dessin : Claude Plumail
Couleurs : Sébastien Bouet
Édition : Grand Angle

 
Même s’il a lancé l’appel du 18 juin 1940, le général De Gaulle n’est toujours pas considéré comme un interlocuteur fiable par les Alliés. A l’aube du débarquement, il va devoir user de nombreuses ruses pour protéger ce qui lui importe le plus : la souveraineté nationale.
Ce troisième volet de la biographie du général De Gaulle lève le voile sur une période assez peu connue du personnage. Un album toujours aussi précis et agréable à lire.
 
À Alger, en ce jour du 3 juin 1944, la tension est palpable. Le général De Gaulle réunit le Comité Français de Libération Nationale pour faire le point sur la situation. Il suppose le débarquement proche car il est mis au placard depuis plusieurs semaines. Churchill et Roosevelt s’inquiètent des velléités du général et craignent de le voir devenir dictateur. Afin de conserver l’indépendance nationale, le CFLN se transforme en GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française). C’est en tant que chef dudit GPRF que De Gaulle se rend à Londres, le lendemain. Il va devoir s’opposer aux Alliés qui souhaitent s’appuyer sur le système en place ou sur le général Giraud. Dans cette partie de poker menteur, De Gaulle doit toujours avoir deux coups d’avance. Persona non grata sur le sol de sa propre patrie, il force son débarquement. Sur la route de Bayeux, incognito, il arrête deux gendarmes pour préparer son entrée, triomphale, dans la cité. Il n’hésite pas à « reprendre » le commandement de « ses troupes » pour libérer Paris. Enfin, le grand homme remontant les Champs-Élysées, le 26 août 1944, devient officiellement le libérateur de la France.
 
« Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France… ». Ces propos, prononcés par le général De Gaulle en août 1944 résonnent dans l’esprit de tous les Français. Ce qu’ils ne savent pas forcément ce sont les prémices de ce discours. En effet, entre l’homme du 18 juin, présenté dans le tome précédent, et le libérateur de la France, le parcours du grand général n’a pas été une sinécure. C’est ce passage, un peu obscur, qui est mis en lumière dans ce nouvel opus. Une nouvelle fois, le scénario signé Jean-Yves Le Naour met en valeur les combats du général. Inquiet de l’attitude des alliés vis-à-vis de la France, il craint n’avoir servi à rien. Il est donc contraint de s’opposer à ses amis afin de conserver la souveraineté nationale. Cette lutte est complexe et à plusieurs niveaux mais elle est parfaitement racontée : le lecteur suit pas à pas De Gaulle sans trop savoir ce que les alliés envisagent. Cela a le mérite d’apporter une grande fluidité au récit même si la vérité historique s’en trouve quelque peu tronquée.  L’équipe de dessin évolue un peu. C’est Sébastien Bouet qui colorise cet album. Oubliées les couleurs vives du précédente opus, les tonalités pastels se prêtent davantage aux intérieurs feutrés du 10 Downing Street, comme aux combats parisiens. D’autant que Claude Plumail croque l’ensemble des Grands de cette époque avec toujours autant de brio. Il faut dire que son style réaliste et particulièrement affuté et rend cette biographie très agréable à lire.

Aucun doute! Cette biographie du général De Gaulle confirme être une belle réussite!


Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9


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