La bande du 9 : La communaut du 9ème art

De retour de Panama, Chimère n’a jamais été aussi proche de retrouver son père, mais il y a encore beaucoup de zones d’ombres dans son passé et pour envisager sereinement l’avenir, elle doit découvrir la vérité.
Suite et fin de la série historico-économico-sociale du trio Melanyn, Pelinq, Vincent. Toujours aussi captivante.
 
De retour de Panama, Chimère ne rentre pas à Paris. Grâce aux informations obtenues en Amérique centrale, elle débarque dans le port d’Amsterdam. Aidée d’Oscar, devenu au fur et à mesure du voyage son garde du corps et son amant, elle espère retrouver son père. Malheureusement, à l’adresse indiquée, la logeuse renvoie le couple vers Paris. De retour dans la Ville Lumière, Chimère retrouve rapidement la trace de son géniteur mais la rencontre la laisse plus amère que jamais : Théo a une nouvelle compagne et, ensemble, ils attendent un heureux événement. À la Perle Pourpre, la situation n’est pas meilleure. Sa mère, Gisèle n’a plus la force de tenir la maison. Profitant de l’absence de Chimère, Apollonie a fait main basse sur l’argent et le portefeuille de Winston Burke. Chimère est contrainte de prendre sa succession et tente de remettre la maison en bon ordre. Il faut convaincre les fournisseurs de faire crédit et, plus difficile, attirer de nouveaux les clients. Heureusement, Chimère n’est jamais à court d’idée. Elle ignore cependant que Théo n’est pas son véritable père mais son frère et que ce dernier est un peintre interné près de Arles, pour des troubles psychiatriques.
 
7 ans ! Cela fait presque 7 ans que le trio Melanyn, Christophe Pelinq et Vincent se sont lancés dans la description de la Perle Pourpre et à la recherche des parents de Chimère. Si, à plusieurs moments on semblait être près du but, les scénaristes nous avaient laissé encore un peu mariner. Enfin, aujourd’hui, on tient la fin de cette série. Après avoir déjoué nombre de complots et traversé une grande partie de la terre, Chimère semble enfin être près du but. Malheureusement, elle ignore toujours le rôle de Théo dans son placement et ni lui, ni Gisèle ne souhaitent lui dire la vérité. Ils préfèrent passer pour les monstres plutôt que de lui dire que son véritable père est un peintre fou interné en Provence. Alors que l’exposition universelle se profile, Chimère reprend en main la maison car, après son voyage initiatique, elle est devenue femme et patronne. Sous prétexte d’un maître chanteur, on visite l'exposition universelle, on monte en haut de la Tour Eiffel, on découvre le pavillon de l’industrie. Dans la partie coloniale, on s’indigne avec Chimère et Oscar sur le sort réservé aux indigènes, présentés comme des animaux. C’est une façon de revisiter l’histoire sous un prisme inhabituel et particulièrement rafraîchissant.
Fidèle à son style de départ tout en continuant son évolution, Vincent perpétue son travail en simplifiant son dessin et en se concentrant toujours davantage sur la psyché des personnages. La jolie, douce et fragile Chimère ne s’est pas simplement endurcie; elle est devenue femme, et une femme de son époque. Et cela, le trait de Vincent l’exprime mieux que tous les discours.
 
La série se termine donc comment s’est ouverte : mélange de critique sociale et de thriller historico-économique. Si cela est parfois un peu déroutant, c’est très réussi et agréable découvrir tout au fil tout au long des au fil des 6 tomes.

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