La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Emma G. Wilford est une boîte aux trésors de l'Angleterre à la Norvège. Cette aventure de l'entre-deux-guerres n'est pas sans rappeler celles de Corto Maltese : entre poésie, bateau et expédition vers le pays au Soleil de Minuit.


 
Le mystère de la quête de d'Emma G.  Wilford débute pendant la canicule londonienne et se termine dans la froideur norvégienne. L'ouverture de l'album s'ouvre comme une boîte aux trésors avec une photo, une carte d'embarquement et une lettre.

Tout de suite on est pris au jeu de vouloir décrypter ces objets tels des indices. Mais on va rapidement se lancer dans la lecture de l'album sans y prêter attention hormis lorsque ces derniers apparaissent dans les vignettes au cours de l'histoire. C'est d'ailleurs à ces pages qu'ils ont été sûrement glissés. Sûrement car ils sont tombés lors de l'ouverture de l'album, rajoutant encore un peu plus de mystère. Ils permettent néanmoins de se rapprocher de l'héroïne qui, il faut le préciser, est une poétesse.

Le lecteur habitué aux albums de Corto Maltèse fera d'ailleurs un parallèle entre Emma et le gentilhomme de fortune.




D'abord le lieu et l'époque : un Londres des années 1920, Corto Maltèse est à moitié anglais d'origine et certains de ses albums se déroule entre la première et la deuxième guerre mondiale. La quête chimérique ensuite. Emma décide de braver le Grand Nord afin de retrouver son fiancé disparu sans laisser de traces lors d'une expédition. Lui-même est parti en quête d'une chimère : un trésor d'une déesse au bord d'un lac norvégien. À chaque moment de perdition Emma s'en ira dans des élans poétiques. Enfin la quête se déroule dans l'aventure elle-même. Emma ira se chercher, elle et sa vraie nature, hors du carcan de sa vie londonienne et bourgeoise. Car cette femme bien qu'amoureuse est très indépendante et en avance sur son époque.

Le fil conducteur de l'énigme, à savoir le fiancé recherché, Roald Hodges Junior, ne sera pas le cœur du mystère. Il le sera seulement pour Emma qui veut savoir ce qui lui est arrivé. Son destin mais surtout celui d'Emma seront liés à la déesse Dolla au bord du lac Ukonkivi. On appréciera les petites références mythologiques au passage.

En ce qui concerne l'objet en lui-même, l'album est véritablement un chef-d'œuvre que ce soit aux niveaux de la couverture, des couleurs et des planches. Une multitude de teintes de bleus qui nous plonge littéralement dans un lac gelé précède une ambiance estivale aux couleurs douces et chaudes.
 

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