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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'article Interview Guillaume Delacour

Interview Guillaume Delacour

Bonjour Guillaume,
Merci de nous accorder quelques minutes de ton temps pour répondre à nos questions.
Tu es, je suppose, depuis toujours passionné par le dessin et la Bande Dessinée mais tu n’as réellement franchi le pas de te faire éditer qu’au début des années 2010 et plus encore en 2013 avec le premier tome de la série Ariane Dabo.

Peux-tu nous donner plus d’informations sur ton parcours, As-tu suivi une formation, une école, bref, qu’est ce qui t’as poussé à te lancer ?
Effectivement je dessine depuis tout petit, et très tôt c'est à la BD que je me suis intéressé. Cependant je n'ai pas suivi d'études dans cette voie, je suis complètement autodidacte. Mais j'ai tout de même eu une première expérience dans la BD en amateur dans le fanzine Krom et dans le Courrier Picard, quand j'avais 18-20 ans. Après la vie a fait que j'ai délaissé le dessin et la BD pendant de longues années. Je n'y suis revenu qu'en 2010 grâce à internet. Quand j'ai vu qu'il existait des sites pour publier ses planches en lecture libre, j'y ai vu une opportunité, et mon webcomic La Guerre Millénaire est né sur webcomics.fr. Ce contact direct et les retours que j'ai eus de mes premiers lecteurs m'ont encouragé à poursuivre mes efforts.

Tu appartiens à l’association la lanterne à BD. Quelle est l’objectif de cette association d’auteurs ?
La Lanterne à BD est un collectif d'auteurs picards basé à St Quentin dans l'Aisne. Je l'ai rejoint en 2011. L'association accueille des passionnés de BD, aussi bien amateurs que ceux qui sont dans une démarche professionnelle comme moi. Des ateliers bimensuels permettent de se retrouver et d'échanger sur nos travaux personnels, mais aussi de travailler à des projets en commun. Ainsi chaque année l'association publie un album collectif. Nous travaillons actuellement sur le collectif n°8. A titre personnel, l'émulation ressentie au sein de ce groupe m'a permis de progresser rapidement.


Concernant la série Ariane Dabo, nous découvrons une jeune personne qui à la base n’est pas destinée à être une héroïne et qui se retrouve de page en page projetée dans une aventure d’espionnage dans laquelle elle n’a plus le choix que d’avancer pour résoudre le mystère.
Comment est née cette idée de personnage et d’intrigue que tu as mise en place ?

C'est difficile à dire, car la création de cette série s'est faite assez rapidement. Mais en y réfléchissant, je pense que les bases de cette histoire trouvent leurs racines dans  ce que j'ai déjà fait avant. Il y a ce fond de guerre secrète entre groupes occultes que l'on retrouve un peu dans La Guerre Millénaire (mon webomic, voir précédemment), mais aussi dans la BD que je développais il y a 20 ans dans le fanzine Krom. Quant à l'héroïne, j'avais vraiment envie de mettre une femme en avant, mais je ne voulais pas que ce soit une héroïne athlétique ou hyper-sexy. J'ai juste voulu  faire d'Ariane Dabo une femme ordinaire, sensuelle et fragile, et avec du caractère. Mais il fallait quand même lui donner un petit truc en plus, quelque chose qui la distingue, et je lui ai donc donné une apparence inspirée par mon épouse : une jeune femme d'origine africaine.

Par sa morphologie, ses talons aiguilles, Ariane Dabo ne semble pas taillée pour mener ce type d’aventure. N’aurait-il pas été plus simple de donner  le rôle principal à Travis ?
Ca aurait été trop facile. Travis est l'archétype de l'homme d'action viril, et d'ailleurs le personnage est inspiré de Bruce Willis et Jason Statham. Non, je préfère l'idée de plonger une personne ordinaire, qui comme vous le dites bien n'est apparemment pas taillée pour cette aventure, dans une histoire qui la dépasse et voir comment elle peut s'en sortir. Ici, l'homme d'action qu'est Travis est utilisé à contre-emploi : il n'est qu'un partenaire, un ressort scénaristique destiné à introduire l'héroïne dans les mystères de la lance opale de feu (« la lance opale de feu » est le sous-titre de la série, et aussi le titre du tome 1). Ariane n'a pour seuls atouts que sa volonté et son courage. Elle est attachante, et on s'identifie facilement à elle ; ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les lecteurs qui me l'ont confié !

Nous quittons Ariane Dabo après une folle course poursuite et après avoir planté de nombreux éléments de suspense. Qui est l’ordre de Baal, Quel destin va s’imposer à Ariane. Sans nous dévoiler l’intrigue du tome 2, Que va-t-il se passer à Londres ?
La série va passer à la vitesse supérieure. Dans le tome 1, Ariane subissait beaucoup les évènements, même si c'est elle qui a eu l'audace de se lancer dans son enquête. Dans le tome 2, elle sera plus active et prendra en main son destin. L'histoire prendra un tournant ésotérique, voire fantastique, que l'on entrevoyait dans le tome 1. Les questions que vous vous posez trouveront leurs réponses, mais amèneront d'autres questions. Ariane Dabo n'est pas au bout de ses surprises ! Il y aura toujours l'alternance de scènes de réflexion et de scènes d'action qui rythment l'histoire, et l'intrigue du complot politique trouvera sa conclusion. Mais il y aura une ouverture pour la suite de la série ; car il s'agira bien d'une série, dont le schéma est mis en place par les deux premiers tomes. Ariane vivra des aventures qui trouveront leur conclusion en deux tomes. Et parallèlement, un fil rouge liera entre eux ces cycles de deux albums : c'est l'initiation d'Ariane au monde mystérieux dans lequel elle a été introduite par l'intermédiaire de la lance opale de feu.



La série Ariane Dabo est éditée chez YIL. Si je ne me trompe pas, cet éditeur est à la base un imprimeur qui a choisi de se lancer dans l’édition pour mettre en avant comme ils le disent : « des livres que les marchands ne veulent pas, des livres qui pourtant le méritent, comme s'il y avait de la vertu en ce bas monde ».
Pourquoi avoir choisi cette option, cet éditeur, avais-tu proposé ton projet dans une filière classique et pour finir comment s’organise votre collaboration ?

Je peux le dire, j'ai envoyé le « dossier Ariane Dabo » à beaucoup d'éditeurs . Naïvement, j'ai commencé par les maisons d'édition les plus connues avant de m'orienter vers des éditeurs indépendants plus modestes. J'ai essuyé des refus de la part des grosses boîtes, justifiés il faut bien l'avouer au regard des premières planches du tome 1. J'avais alors un dessin encore trop imparfait, et loin des exigences des grosses écuries. Même si leurs réponses tournaient toujours autour de la fameuse « ligne éditoriale », je n'étais pas dupe. Je pensais cependant que mon travail pouvait intéresser des éditeurs de moindre calibre. J'ai été surpris de recevoir les mêmes réponses négatives. En fait, les petits éditeurs manquent de moyens, et les grands ont un niveau d'exigence inatteignable pour un auteur débutant. Et pourtant il faut bien débuter afin de pouvoir progresser et atteindre ce niveau ! La preuve en est que l'on constate déjà une nette progression de mon graphisme dans le tome 2 d'Ariane Dabo, et même déjà dans le tome 1.
Bref, il y a tout de même une maison d'édition qui a accepté Ariane Dabo : Y.I.L édition. Et je ne le regrette pas. YIL édition est un éditeur indépendant qui n'a pas la puissance financière des grands, mais qui n'hésite pas à lancer de jeunes auteurs en leur laissant une totale liberté sur leurs créations.
En fait, YIL n'est pas un imprimeur qui s'est lancé dans l'édition, c'est plutôt l'inverse. C'est un éditeur qui, pour éviter autant que possible d'être dépendant d'intermédiaires dans la chaîne du livre, s'est doté des outils nécessaires : un volet impression, et un volet diffusion/distribution avec son propre réseau et sa librairie. YIL se veut une maison d'édition dite « fédérative », car elle se voit davantage comme un regroupement d'auteurs unissant leurs forces pour la diffusion mutuelle de leurs oeuvres. J'ai été l'un des premiers auteurs à signer chez YIL, et j'ai vu la boîte évoluer dans le bon sens à une vitesse impressionnante. J'ai un peu l'impression que mon destin est parallèle à celui de YIL édition : je progresse à ses côtés, et Ariane Dabo aussi.

Merci à toi Guillaume, et tous nos encouragements pour la sortie du Tome 2.


 
 


Eric
Chroniqueur
La Bande Du 9


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