La petite fille et la cigarette
D’après l’œuvre de Benoit Duteurtre
Dessins : Sylvain-Moizie
Edition : La boite à bulles
Dessins : Sylvain-Moizie
Edition : La boite à bulles
Prenez une société où le tabac est formellement interdit, où l’enfant est désormais omnipuissant et où la peine de mort ne concerne plus que les meurtres de policier et les crimes contre l’enfance.
Prenez deux personnes opposées en tous points. Mettez tout cela dans un album et vous obtenez La petite fille et la cigarette. Critique acerbe et désopilante que notre société !
Prenez deux personnes que tout oppose. Mettez les dans un même récit. Il n’y a pratiquement aucune chance qu’ils se croisent. Et pourtant, les destins de Désiré et Benoit vont violement s’entrechoquer !
Le premier est dans l’attente de son exécution, pour avoir assassiné un policier. Comme de coutume, le directeur de la prison lui demande sa dernière volonté. C’est alors que le condamné a l’outrecuidance de demander une cigarette. Malheureusement pour lui, le tabac tue ! et cela tout le monde le sait. Commence alors un long et périlleux parcours pour permettre au criminel de jouir de sa dernière volonté. Benoit, lui, est un simple conseiller au maire dans une ville comme il en existe tant.
Hédoniste, il a pris l’habitude de fumer, en douce, dans les toilettes de la cité administrative où il travaille. Amoureux fou de Latifa, il ne souhaite pas avoir d’enfants. Pire, il exècre la jeunesse. Il faut dire qu’il a fort à faire. L’enfant roi est désormais inscrit dans la loi et les marmots ont vite compris qu’ils étaient tout puissants : on leur laisse la place dans les bus ; même la cité administrative s’est transformée en crèche ! Malheureusement, un jour, Benoit oublie de verrouiller la porte des WC .Son moment de jouissance tabagique est alors interrompu par une petite fille qui ne comprend pas très bien ce qu’il fait. Débute alors une longue descente aux enfers pour le conseiller car, si il y a pire que le meurtre d’un policier, c’est bien le crime contre l’enfance !
La petite fille et la cigarette est le célèbre roman de Benoit Duteurtre, publié chez Fayard en 2005. C’est Sylvain-Moizie qui a choisit de l’adapter en BD. Et quelle adaptation ! Même vieux de plus de 10 ans, le roman n’a pas pris une ride ! Et si le format de l’album peut faire peur aux non lecteurs, qu’ils se rassurent, on ne voit pas le temps passer en le lisant.
Les deux histoires sont remarquablement croisées. Les deux hommes, que tout oppose, n’ont un fait qu’un seul point commun : la cigarette ! C’est ce tout petit bout de papier entourant des morceaux de tabac, qui va influencer leur existence.
La mise en image est un véritable régal. On retrouve tout l’univers de Sylvain-Moizie. Le dessin, mélange de réalisme et de cartoon, fait mouche. Les personnages sont à la fois sympa, attachants, pathétiques, antipathiques, en un mot : Humains !
Rien à voir donc avec la société qui nous est décrite. L’enfant roi, l’interdiction absolue de fumer, la téléréalité, horreur absolue : voilà quelques éléments de cet univers. Cependant, à bien y réfléchir, cela ressemble étrangement à notre civilisation. La petite fille qu’on croit sur parole renvoie aux procès d’Outreau ; je ne parle même pas de l’interdiction Totale de fumer. Quand à la Martyr Acadmy, elle aurait pu faire chanter nombre de candidat de The Voice. Et j’en oublie certainement ! C’est caustique, décapant mais « bon dieu que c’est bon ! »
Je m’égare ! En un mot : c’est un album absolument grandiose tant pour les yeux que pour l’esprit.
Prenez deux personnes opposées en tous points. Mettez tout cela dans un album et vous obtenez La petite fille et la cigarette. Critique acerbe et désopilante que notre société !
Prenez deux personnes que tout oppose. Mettez les dans un même récit. Il n’y a pratiquement aucune chance qu’ils se croisent. Et pourtant, les destins de Désiré et Benoit vont violement s’entrechoquer !Le premier est dans l’attente de son exécution, pour avoir assassiné un policier. Comme de coutume, le directeur de la prison lui demande sa dernière volonté. C’est alors que le condamné a l’outrecuidance de demander une cigarette. Malheureusement pour lui, le tabac tue ! et cela tout le monde le sait. Commence alors un long et périlleux parcours pour permettre au criminel de jouir de sa dernière volonté. Benoit, lui, est un simple conseiller au maire dans une ville comme il en existe tant.
Hédoniste, il a pris l’habitude de fumer, en douce, dans les toilettes de la cité administrative où il travaille. Amoureux fou de Latifa, il ne souhaite pas avoir d’enfants. Pire, il exècre la jeunesse. Il faut dire qu’il a fort à faire. L’enfant roi est désormais inscrit dans la loi et les marmots ont vite compris qu’ils étaient tout puissants : on leur laisse la place dans les bus ; même la cité administrative s’est transformée en crèche ! Malheureusement, un jour, Benoit oublie de verrouiller la porte des WC .Son moment de jouissance tabagique est alors interrompu par une petite fille qui ne comprend pas très bien ce qu’il fait. Débute alors une longue descente aux enfers pour le conseiller car, si il y a pire que le meurtre d’un policier, c’est bien le crime contre l’enfance !La petite fille et la cigarette est le célèbre roman de Benoit Duteurtre, publié chez Fayard en 2005. C’est Sylvain-Moizie qui a choisit de l’adapter en BD. Et quelle adaptation ! Même vieux de plus de 10 ans, le roman n’a pas pris une ride ! Et si le format de l’album peut faire peur aux non lecteurs, qu’ils se rassurent, on ne voit pas le temps passer en le lisant.
Les deux histoires sont remarquablement croisées. Les deux hommes, que tout oppose, n’ont un fait qu’un seul point commun : la cigarette ! C’est ce tout petit bout de papier entourant des morceaux de tabac, qui va influencer leur existence.
La mise en image est un véritable régal. On retrouve tout l’univers de Sylvain-Moizie. Le dessin, mélange de réalisme et de cartoon, fait mouche. Les personnages sont à la fois sympa, attachants, pathétiques, antipathiques, en un mot : Humains !Rien à voir donc avec la société qui nous est décrite. L’enfant roi, l’interdiction absolue de fumer, la téléréalité, horreur absolue : voilà quelques éléments de cet univers. Cependant, à bien y réfléchir, cela ressemble étrangement à notre civilisation. La petite fille qu’on croit sur parole renvoie aux procès d’Outreau ; je ne parle même pas de l’interdiction Totale de fumer. Quand à la Martyr Acadmy, elle aurait pu faire chanter nombre de candidat de The Voice. Et j’en oublie certainement ! C’est caustique, décapant mais « bon dieu que c’est bon ! »
Je m’égare ! En un mot : c’est un album absolument grandiose tant pour les yeux que pour l’esprit.
Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9
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