Le Schpountz
Scénario : Serge Scotto - Eric StoffelDessin : Efix
Editions : Grand Angle
On a beau être prit pour un Schpountz, lorsque l’on a un rêve, il faut y croire et tenter sa chance! Une nouvelle adaptation réussie pour ces auteurs qui nous font revivre les plus belles œuvres de Marcel Pagnol.
Dans l’épicerie du village, Irénée vit au crochet de son oncle. Le garçon n’est pas un mauvais bougre mais comme le dit son oncle: « - Il n’est pas bon à rien mais plutôt mauvais en tout ». Qu’à cela ne tienne, Irénée n’a qu’un seul rêve: celui de faire du cinéma.
La chance lui sourit le jour où une équipe de tournage s’installe près de chez lui. Irénée est aux anges surtout que l’équipe semble être très attentionnée, ayant détecté en lui un talent d’acteur. Ils lui proposent même de monter sur Paris pour signer un contrat dans un film et lancer sa carrière.
Irénée y croit dur comme fer mais la réalité est toute autre, ils se moquent de lui, il le prennent pour un Schpountz. Irénée, totalement naïf va malgré tout tenter sa chance et forcer les portes du destin pour prouver qu’il est un grand acteur dans le cinéma… comique!
Pour des auteurs, même talentueux, il n’est pas évident de se lancer dans une adaptation. Surtout quand cette adaptation s’appelle « Le Schpountz » et portée à l’écran par le célèbre Fernandel. Les gestes, les mimiques, le talent d’un acteur sont impossibles à retranscrire ou faire passer dans une BD. Le pari est donc très difficile pour des auteurs. Néanmoins, les scénaristes ont retroussés leurs manches pour attaquer cette œuvre par la voie de l’humour. Pari réussi car l’on ne s’ennuie pas une minute à suivre les péripéties d’Irénée à travers toutes ces scènes loufoques et ce vocabulaire finement choisi qui déclenche le rire.
Bien évidement, pour que cela fonctionne, le choix graphique doit se porter sur un dessin plutôt humoristique voire caricaturale. C’est Efix qui a relevé ce défi avec succès, son dessin s’adapte parfaitement à la voie fixée par les scénaristes, avec des personnages qui donnent le sentiment d’être toujours en mouvement, très expressifs, avec un découpage très théâtrale, où le lettrage joue un rôle primordial pour sceller le tout avec, on l’imagine, une belle difficulté pour caser tous ces dialogues parfois abondants.
En résumé, une belle adaptation de l’œuvre de Pagnol dans la continuité des autres albums déjà édités dans cette collection.
Eric
Chroniqueur
La Bande Du 9
