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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'article Mai 68

Mai 68

JOUR J
Mai 68
 
Scénario : Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Fred Blanchard
Dessin : Mr Fab et Damien
Couleur : Jean-Paul Fernandez
Couverture : Manchu et Fred Blanchard
Éditions : Delcourt


 
Pour les 50 ans du conflit social de Mai 68, les deux uchronies L’imagination au pouvoir ? et Paris brûle encore sont rassemblées dans une édition spéciale. Ces deux hypothèses débouchent toutes les deux sur une guerre civile, sont deux branches d’un même tronc. Si L’imagination au pouvoir  est plus politique que Paris brûle encore, plus centrée sur l’action, les deux récits suivent les destins de personnages voulant tirer leur épingle du jeu des événements.

 



Rassembler deux Jour J sur le thème de Mai 68 dans un même album était une évidence. L’imagination au pouvoir et Paris brûle encore sont tous les deux liés, l’un est le pendant de l’autre et inversement. Mais c’est bien deux récits, deux points de vue différents que Fred Duval et Jean-Pierre Pécau nous proposent. Après avoir lu un cahier didactique sur les événements de mai-juin 1968, le lecteur est plongé dans un Paris des années 70 rénové après une guerre civile pour le premier récit : L’imagination au pouvoir ?
 


L’imagination semble au pouvoir, architecturalement en tout cas, mais le point d’interrogation du titre est un indice sur les tractions politiques en cours. Des personnages de l’ancienne politique sont toujours proches du pouvoir ou font partie du gouvernant d’Union Nationale. Mais c’est le règlement de compte d’une affaire en marge du plus grand conflit social français du XXe siècle qui se retrouve au centre de l’intrigue, avec Jacques Chirac comme protagoniste. Rajouté à cela la mission d’un agent travaillant pour les Etats-Unis, dont sa CIA ne sait pas encore quelles factions ou groupes politiques à soutenir en France.


Dans « Paris brûle encore », le lecteur suit un débarquement américain en Normandie, en 1976. Dans cette alternative là, la guerre civile française est bien loin d’être terminée. La France est toujours membre du Conseil de sécurité de l’ONU et refuse une résolution. Sous fond de Guerre Froide, des pays tentent une intervention comme les Etats-Unis par le biais de GI basé à Paris. Oliver Nooman, un reporter américain plus amateur de tableaux issus du Louvre que de photos, tente de se faire un chemin dans ce qui reste de la capitale en compagnie de Pallas alias Marie-Claire de Boynes, une mercenaire.

Mai 68, c’est deux histoires dans un même ouvrage, mais pour deux plaisirs différents.
 


L’imagination au pouvoir ? est une histoire très politique où l’action se déroule en début de récit. On suit les ambitions de personnages d’avant Mai 68, regrettant presque la tournure qu’a pris les événements. La politique a l’air d’être toujours la même, tout comme leur look, en contradiction avec leur environnement, on en serait presque déçu. Heureusement un règlement de compte à l’ancienne sous fond de partage de butin et de Guerre d’Algérie permet de ne pas rester sur sa faim. L’ambiance d’une fin mai 1968 qui a dégénéré prend aux tripes le lecteur en début d’album. Les dessins sont très sombres, à l’image de la période. Les explosions, les barricades, l’assaut d’un métro rempli d’argent, tout ceci de nuit donne un superbe rendu. Le reste de l’album est plus bigarré, un vrai plaisir pour les yeux, dans une ambiance disco.

Paris brûle encore fait plus penser à une ambiance post-guerre nucléaire avec une France en ruine où règne l’anarchie, mais pas dans le sens proudhonien du terme. Le lecteur découvre ce qu’est une guerre civile par le prisme de point de vue différents, entre soldats américains et différents personnages français. Chacun a sa vérité de l’histoire, entre version officielle et rumeur. Si l’action et la quête d’un objet de grande valeur sont la clé de l’histoire, ce n’est pas sans intelligence. Fred Duval et Jean-Pierre Pécau nous montrent qu’un conflit, bien que civil, peut être international. On a en tête les événements d’Ex-Yougoslavie, même si les enjeux sont très différents. Tranchant avec l’ambiance seventies de l’histoire précédente, les dessins laissent place aux coupes punks et à la désolation avec armes lourdes et explosions nucléaires (attention aux yeux !). On nous raconte plus l’Histoire, les détails des événements passés et en cours : l’uchronie n’est pas un prétexte au récit. On finit par se dire qu’heureusement pour nous la Commune de Paris s’est déroulée en 1870-71.

Une réédition anniversaire, qui pourra satisfaire deux types de lecteurs différents.
 

Philippe
Chroniqueur
La Bande Du 9


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