La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Chronique : Serum.
Scénario : Cyril Pedrosa.
Dessin - couleur : Nicolas Gaignard.
Editions : Delcourt.

 
 

        Paris, 2050. Kader vit seul et ne parle à personne ou presque depuis qu’on lui a inoculé le Sérum : un produit psycho actif (la zanédrine) qui l’empêche de mentir. A cause de ce produit, il ne peut dire que la vérité et cette malédiction a fait de sa vie un enfer…
        Divorcé, il ne voit sa fille que sous la surveillance d’une assistante sociale et sa femme lui en veut terriblement à cause des différentes infidélités qu’il lui a avouées à cause de ce sérum… Son nouveau travail, à la maintenance des parcs éoliens, l’ennuie, tout comme ses collègues. Il regrette sa vie d’avant et son emploi de conseiller au gouvernement. Son seul réconfort, quand il retrouve son appartement miteux, c’est de parler avec une prostituée virtuelle...

        Si du côté personnel ce n’est pas la joie, du côté du pays, c’est la même chose puisque le nouveau gouvernement en place est devenu une sorte de dictature dans laquelle les habitants considérés comme des ennemis sont étroitement surveillés voire emprisonnés… Certains dirigeants politiques ont réussi à s’enfuir en Allemagne et tente d’organiser une résistance.

        Ainsi, Kader, va se retrouver mêler malgré lui à une organisation clandestine qui semble préparer une action spectaculaire… En effet, après avoir signalé un tag de propagande sur l’une des éoliennes de son secteur, la police va s’intéresser à lui et il cherche à comprendre pourquoi ! Cet intérêt va le pousser à prendre des risques et sa quête va permettre au lecteur de mieux comprendre sa situation et celle du pays…
 
        Le scénario de Cyril Pedrosa est passionnant ! Même s’il est parfois difficile de comprendre où il veut nous amener, le dénouement permet de tout comprendre et c’est une vraie réussite ! Ce récit d’anticipation, plutôt sombre, nous plonge dans une France polluée et apeurée par ce régime totalitaire, qui n’est pas sans nous rappeler 1984 tant la population semble sous surveillance…

 

        Le dessin de Nicolas Gaignard parvient parfaitement à retranscrire cette ambiance pessimiste en utilisant de nombreuses nuances de couleurs sombres… Les décors urbains, et notamment la zone de transit, plongent ainsi les lecteurs dans une ambiance pesante qui nous fait ressentir les difficultés des personnages à s’adapter à ce nouveau régime.

        Bref, je vous jure (sans avoir besoin de m'inoculer la zanédrine) que vous passerez un bon moment en découvrant cet ouvrage !

x J'aime