Valérian par...
DESSIN & COULEUR : MATHIEU LAUFFRAY
EDITIONS : DARGAUD
Comme à leur habitude, les Shingouz sont les rois de la bêtise. Mais bon, ce n’est pas comme si ils avaient perdu l’avenir de la Terre dans une partie de carte. Ce Valérian vu par Lupano et Lauffray tient toutes ses promesses, une très belle surprise et un bon moment de lecture.
Nouvelle mission pour Laureline et Valérian! Les célèbres agents spatio-temporels doivent retrouver et arrêter un dangereux cyber criminel du nom de Zi-Pone. Ce dernier n’est autre qu’un androïde de Classe 1 dont la particularité est d’héberger dans sa tête des serveurs permettant de pénétrer n’importe quel système et de réaliser des transactions financières juteuses. Alors que Laureline et Valérian arrivent sur une île paradisiaque pour procéder à cette arrestation, un vaisseau sorti de nulle part amerri comme il le peut non loin d’eux.
À son bord, les Shingouz, ces sympathiques commerçants, viennent de vivre une drôle d’histoire. En effet, les Shingouz ont fondé la Shingouzlooz Compagnie, une petite société d’exploration spatiale en zone défiscalisée qui leur permet de repérer des planètes non répertoriées et d’en devenir les propriétaires. C’est ainsi qu’en remontant le temps, ils ont réussis à devenir les propriétaires de la Terre. Mais malheureusement, après une partie de carte laborieuse, ils ont perdus leur société au profit d’un certain truand nommé Sha-Oo (appelé également « L’assoiffeur de monde » dont le business est de vider les planètes de leur eau). Laureline et Valérian n’ont d’autre choix que de se lancer dans une mission parallèle pour tenter de sauver la Terre
Les grandes séries font des petits et souvent de qualité car bien pensés. En parallèle du « Spirou de » , de « Lucky Luke », la série « Valérian » possède également sa série d’hommages. Après Larcenet, c’est au tour de Wilfrid Lupano et Mathieu Lauffray qui ne sont plus à présenter tellement ils ont de titres à succès. Mais là, ils doivent relever un défi de taille avec une reprise de « Valérian », série qui a bercé d’innombrables personnes dans leur jeunesse et qui a été remis au goût du jour par le cinéma dernièrement.
Comme l’explique Lupano, il a choisi d’aborder cet ouvrage par ce qui lui correspondait le plus à savoir la science-fiction jubilatoire et décalée ». Le moins que l’on puisse dire c’est que Lupano s’en sort très bien, tous les codes ont été respectés, avec un Valérian toujours borderline prêt à basculer du mauvais côté et une Laureline encore plus revancharde et écolo que jamais, sans oublier les Shingouz, Monsieur Albert qui tiennent un rôle important, ce qui n’est pas pour me déplaire.
L’auteur arrive à faire mener deux enquêtes en parallèle aux héros, dans des lieux différents et cela sans jamais faire perdre le fil de la lecture, ni le suspense. C’est assez remarquable, signe d’un bon découpage, d’une bonne réflexion scénaristique et d’une bonne complicité avec le dessinateur, la mayonnaise a bien pris. Bravo! Car en effet, Lauffray se met en danger dans cet album, lui qui est habitué aux espaces plus sombres, plus durs, voire techniques et bien ici, Mathieu Lauffray doit se limiter, ce qui donne un coup de modernité énorme à la série « Valérian » tout en respectant l’illustre Mézières. Un petit bijou.
Une seconde lecture permet de nous interroger, comme dans les vieux Valérian, sur des sujets d’actualité tel que les petites magouilles politiques entre amis, les problèmes d’écologie, la retraite, tout en ajoutant quelques pointes d’humour et de loufoquerie pour nous changer les idées.
Ce Valérian vu par Lupano et Lauffray tient toutes ses promesses, une très belle surprise et un bon moment de lecture!
Eric
Chroniqueur
La Bande Du 9
