Nom de la série : Impact
Scénario : Olivier Norek
Dessin : Fred Pantarolo
Maison d'édition : Michel Lafon
Dans un monde où les catastrophes écologiques ne cessent de se succéder, un groupe d’activistes décide de réagir de manière un peu violente mais réfléchie au point de faire basculer l’opinion publique, les enquêteurs… et les lecteurs.
En 2020, dans le delta du Niger sous une chaleur étouffante, Le commandant Virgil Solal et ses hommes ont pour mission d’aller exfiltrer une missionnaire d’Amnesty International. Le type de mission qui exaspère Solal. En discutant avec la jeune femme, Virgil Solal apprend que le village le plus proche est encore habité malgré la marée noire qui a pollué toute la région. Et pour cause, les entreprises pétrolières ne cessent de déverser leur saloperie dans le secteur. La terre est morte, les eaux des puits empoisonnées par des métaux lourds, la population ne sait plus où se réfugier. La jeune femme arrive à convaincre Solal de déplacer les habitants du village vers le bidonville le plus proche. Mais avant de partir, elle fait découvrir aux militaires une fosse commune où des centaines d’hommes et de femmes sont entassés sans avoir pu avoir une sépulture décente. Virgil Solal décide alors de mettre le feu au charnier. Ces personnes sont nées dans le pétrole, nourries au pétrole, mortes à cause du pétrole et brûlées par le pétrole. Cette expérience va changer la vision de Virgil Solal qui va décider d’agir. Deux ans plus tard, la psychologue Diane Meyer est appelée d’urgence à rejoindre le nouveau 36. Elle a été appelée pour analyser par vidéo une scène peu commune. En effet, le patron de la société Total est séquestré dans un caisson en verre, relié à un moteur de voiture pouvant laisser s’échapper à tout moment ses gaz. L’auteur de ce kidnapping n’est autre que Virgil Solal accompagné d’un homme se cachant derrière un masque de panda. Leurs revendications sont simples, faire payer les pollueurs responsables de la détérioration écologique. Les hauts responsables ont 24h pour payer une rançon sinon le patron de Total sera exécuté.
Olivier Norek, ex-capitaine de police mais également fortement engagé dans l’humanitaire, est un auteur primé à de nombreuses reprises. Ce livre est une adaptation de son roman qui a rencontré un vif succès. Et pour cause, cet ouvrage est chargé en émotion. Au début de l’aventure, l’auteur entraîne le lecteur dans une ambiance policière où l’intrigue se situe entre ce duo composé de Nathan Modis et Diane Meyer et les ravisseurs. Ainsi pendant quelques pages on se demande comment ce brave PDG va pouvoir être sauvé puis ce sera le tour d’une autre victime que ces salauds d’activistes sont en train de faire souffrir. Quand tout d’un coup, en parallèle des analyses de Diane Meyer, l’opinion publique qui va exploiter le masque du panda, symbole de « Greenpeace », va aussi se poser la question de savoir et les lecteurs vont prendre fait et cause du mouvement « Greenwar » dirigé par Solal.
Et si les méchants n’étaient ceux que l’on croyait au départ ? Et si la mort, le sacrifice de quelques responsables n’étaient pas graves si ça pouvait sauver la planète ? Autant de questions immorales mais non dénuées d’ouverture de débat.
Un récit habilement mené et bien scénarisé, entrecoupé de scènes extérieures à l’action principale pour montrer les conséquences dramatiques des désastres écologiques, le tout illustré par l’auteur strasbourgeois Frédéric Pontarolo, édité par Michel Lafon depuis 2020, et auteur également d’une belle adaptation de « l’homme invisible » dont le style assez brut et les couleurs chaudes renforcent le côté oppressant de la situation.
Une lecture que nous ne pouvons que vous recommander.