La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Une double sortie pour apprécier encore plus rapidement toute l’action proposée dans cette histoire intitulée « A prix d’or », une valeur qui va faire tourner plus d’une tête au détriment de l’écologie, de la famille et de la loyauté.

  
 
En 1933, en Australie Occidentale, Bobby Friend est le premier à trouver une pépite d’or au pied d’un gommier fantôme géant. Mais sous les yeux d’un jeune aborigène, il cachera sa découverte pour que la nature garde sa virginité. Ceci n’aura qu’un temps car à partir de 1968, son cousin Brad Joe aura moins de scrupules, creusera un puits et exploitera les richesses de cette plaine. Retour à notre époque, le gisement appartient à la Foe Gold Mining qui fait vivre toute la population du coin et a des répercussions sur le petit commerce alentour, notamment dans les bars proches de la mine. C’est là que travaille Birdy. Ou plutôt travaillait Birdy. Car un soir où le client se faisait rare, la jeune Birdy a déposé sa démission, marre de ce boulot, marre de ce trou à rats, la jeune femme n’a qu’une envie, partir sur Melbourne ou Sydney. Elle claque la porte et part faire du stop. La chance va la mettre sur la route d’Ellie qui travaille à la mine et auprès de qui elle va se confier. Mais en attendant de rejoindre une autre destination, Birdy doit d’occuper de sa mère mourante et vivre dans ce taudis en compagnie de son beau-père et ses fils. Dans les derniers jours de vie, sa mère va confier à Birdy un lourd secret, une aventure qu’elle a vécue dans le passé avec le patron de la Foe qui pourrait bien changer sa vie avec un beau bulletin à la clef mais qui pourrait également faire tourner pas mal de têtes et attiser les convoitises.
 

Première étape, planter le décor. L’Australie, un trou perdu où tous les bouseux du coin cherchent à faire fortune et vont dépenser les moindres billets gagnés dans les bars du coin où les filles servent les bières chaudes en topless. De l’autre côté, une riche famille blanche qui a fait fortune en exploitant les richesses appartenant aux aborigènes et qui leur fait grâce de bien être gentille en leur offrant du travail sous payé. Et au milieu, deux filles qui n’ont rien en commun mais que le destin va réunir. L’une cherche à échapper à son destin et l’autre à faire sérieusement son travail et obtenir la reconnaissance. A partir de ces éléments, la vie aurait pu suivre son cours normalement dans cette petite ville minière mais c’était sans compter sur un élément qui attise toute les convoitises : l’or.
A partir de là, vous pouvez sortir les flingues, faire parler la poudre, il n’y a plus de pitié face à l’or et le moyen de faire fortune. L’action est lancée pour une histoire en deux albums et ne se terminera qu’avec le clap de fin.
 


Mais avant d’arriver à la conclusion, Nathalie Sergeef (Tiago Solan, Hyver 1709) va faire monter son histoire en puissance page par page, passant d’un sentiment d’histoire facile à un feu d’artifice où le lecteur en demande encore. Au-delà de l’action et du suspense, le lecteur appréciera particulièrement le jeu de rôle entre les deux personnages féminins et surtout les rebondissements inattendus entre les deux jeunes femmes.
Il est évidant que cette BD d’action n’aurait pas de charme si elle n’avait pas été mise en avant par le trait dynamique de Bernard Khattou (Bikini Atoll) qui utilise à la fois un graphisme détaillé, des perspectives dynamiques et des personnages toujours en mouvement pour arriver à ses fins.
Vous ne pourrez que tomber sous le charme de ce double album si vous aimez les BD qui donnent le sentiment de visualiser un film d’action. Merci aux auteurs.

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