La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Au royaume d’Azur, le roi banni est sur le point de remporter la victoire. Seul Clément Francoeur semble pouvoir l’anéantir grâce à l’Aurore. Lorsqu’il meurt, ses enfants semblent être les seuls à pouvoir prolonger son œuvre mais pour cela ils vont avoir besoin de la comtesse Aristophania Bolt...
Après Le Maître d’arme, le duo Xavier Dorison- Joel Parnotte signe l’ouverture d’une nouvelle série extrêmement prometteuse !
 
En cette année 1900, la vie est rue pour les ouvriers des fonderies de Marseille mais un homme parvient malgré tout à maintenir l'espoir: Clément Francoeur. Malheureusement, l'ouvrier meure, assassiné par un colporteur voulant détrousser les victimes d'un accident de voiture. C'est du moins la version entendue par ses trois enfants, Basile, Victor et Calixte. Pour oublier le drame, Adèle, leur mère quitte la Méditerranée pour Paris:; non sans qu'une vieille dame ne confie un dé à l'ainé avec comme consigne de le jeter à l'eau en cas de coup dur. Neuf ans passent et coup dur, il y a puisqu'Adèle est emprisonnée et que des policiers véreux recherchent la petite famille pour se venger. C'est alors qu'apparaît Madame la Comtesse Aristophania Bolt. Comme promis, elle prend les enfants sous son aile et les ramène sur la Côte d'Azur. Si Victor et Calixte trouvent un semblant de bonheur grâce à la bibliothèque et à la nature, Basile se montre beaucoup plus méfiant. Seulement la vérité est encore plus fantastique que dans son imagination...

On ne présente plus Xavier Dorison. Depuis ses débuts en 1997, avec Alex Alice et le premier arc du Troisième Testament, le scénariste va de succès en réussite. Pour s'en convaincre il suffit d'en citer quelques uns : WEST, Undertaker ou encore Long John Silver avec, pour ma part, une mention particulière pour Red Skin et Le Sanctuaire. Il est ainsi devenu un scénariste bankable : j'en veux pour preuve son nom en gros sur la couverture. Il faut dire que le bonhomme a du talent et cette Aristophania en est une nouvelle preuve. Il nous propose une série mélange de satire sociale et de récit fantastique. Nous voilà donc immergé dans le monde ouvrier du début du 20e siècle. Les conditions de travail sont dures, les conditions de vie presque inhumaines. C'est dans cet univers que vivent trois orphelins fort différents : Basile le rebelle, Victor l'intello et Calixte l'amoureuse de la nature. Ce que les trois gamins ignorent, c'est le rôle obscur de leur défunt père. Sous une façade de simple ouvrier, il agissait pour la reine d'Azur et cherchait l'Aurore afin d'éliminer le roi banni. L'intrigue vous semble confuse ? C'est évidemment l'une des marques de fabrique de Xavier Dorison. Cette ouverture pose en effet plus de questions qu'elle n’y répond et si les personnages centraux sont présentés, ils gardent une très large part d'ombre. En revanche, une chose est sûre, c'est qu'après un prologue un peu poussif, on se sent comme emporté par le rythme de la narration et on s'attache au moins autant aux trois enfants qu'à l’extravagante Aristophania. Le trait de Joël Parnotte n'y est d'ailleurs pas innocent. Après Le maître d'armes, c'est la deuxième collaboration entre les deux artistes et le moins que l'on puisse dire c'est que la mayonnaise a pris. L'ambiance à la Dickens est parfaitement retransmise et les insertions en Azur sont toutes magistrales ; ni trop fantastiques, ni trop réalistes.

C'est bien simple, cet Aristophania va chercher ses inspirations dans ce qui se fait de mieux : Pagnol pour la Provence, Dickens pour la satire sociale et … Dorison pour le fantastique et Parnotte pour le dessin ! Maintenant que le duo nous a mis l'eau à la bouche, il n’y a plus qu’à espérer que la suite de cette quadrilogie fasse de même.
 

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