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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'article BAUME du TIGRE

BAUME du TIGRE

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BAUME du TIGRE
 

Scénario : Lucie QUÉMÉNER
Dessin : Lucie QUÉMÉNER
Couleurs : Lucie QUÉMÉNER
Éditions : Delcourt

 

Le Baume du tigre raconte le parcours d'une famille d'immigrés asiatiques désireuse de s'intégrer dans son pays d'accueil, mais entravée par le patriarcat.
 

Dans une maison isolée face à la mer vit une famille sur trois générations sous la houlette d’un grand-père avec des principes rigides et dépassés. Il se mêle ainsi de la tenue vestimentaires ou des programmes télévisés regardés par ses petites filles, Edda et ses trois sœurs Wilma, Isa et Etta. Mais une lettre reçue va tout bouleverser : Edda est admise à l’université de médecine, ce qui contrecarre le projet du grand-père tyrannique qui espérait la reprise du restaurant familial par ses petits enfants… Lucie QUÉMÉNER retrace alors la quête de liberté qui sous-tend les trajectoires individuelles de chacun des membres de la famille qui pourrait être la sienne, elle qui est née de l'union de la culture française et chinoise.

Le baume du tigre est un onguent traditionnel venu d'Asie réputé pour soulager divers maux. Il est utilisé ici métaphoriquement comme remède aux douleurs intrafamiliales que les déracinés connaissent, de celle du déchirement aux revers d'une intégration parfois compliquée. Lucie QUÉMÉNER alterne ainsi entre les destins de ses personnages tout en poursuivant le fil conducteur de l'émancipation qui permet à la troisième génération, toujours désignée comme « étant d'origine... », de mettre un terme à une forme de déterminisme. En outre, la notion de sororité est très présente, et on suit les trois générations de femmes tâcher de trouver leur voie. Ainsi, Edda, désobéit aux injonctions familiales afin de poursuivre des études de médecine, et déroger à la tradition familiale de soumission au patriarcat. La leçon est limpide : s'il faut dépasser les coutumes et l'héritage familial pour grandir, l'affranchissement ne signifie pas pour autant séparation comme Edda le fait en associant dans sa pratique l'Occident et l'Orient au travers de la médecine traditionnelle chinoise. L’autrice dessinatrice porte de la sorte un regard à la fois critique et bienveillant sur le poids des traditions.
 

Le crayonné sombre et épuré, allié à la monochromie des planches contribue à la stylisation presque cinématographique de cette bande-dessinée qui emprunte certains de ses traits au roman graphique. Pour autant, si l'éthopée des personnages est bien différenciée, les traits des personnages, eux, sont trop peu distincts – notamment pour les quatre sœurs - d'où des confusions entre elles. Peut-être est-ce par volonté de rendre universel le message quant au statut des immigrés ou tout simplement montrer avec cette fratrie les facettes d'un même personnage ? Toujours est-il qu'on finit par se perdre entre les époques trop peu définies et les personnages esquissés, de la grand-mère mariée peu de temps après avoir rencontré son futur époux à la mère qui a dû se résoudre à se dévouer pour sa famille jusqu'aux quatre filles qui, comme leur tante, fuient la maison familiale et l'autoritarisme du grand-père...

Cette première œuvre est donc une réussite pour Lucie QUÉMÉNER qui, à vingt-deux ans, débute sa carrière de bédéiste sous les meilleurs auspices en ayant remporté pour sa première bande-dessinée la prix France culture des étudiants 2020 à sa sortie de l'Académie Brassart Delcourt.

 

Lydie et Nicolas

 

 

 

 

 

 

 

 



Nicolas
Chroniqueur
La Bande Du 9


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