La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bob Morane chez Soleil sous la conduite de Corberyran, Bec et Grella, une nouvelle adaptation sous le signe d’un retour aux sources, une aventure dans les années 50 pour réadapter au plus près cette série de l’univers imaginé par Henri Vernes qui peut maintenant partir avec la satisfaction d’avoir laissé son héros dans de bonnes mains.
 

Indochine 1954. L’orage bat son plein dans le ciel, des éclairs et des trombes d’eau empêchent la stabilité de l’avion dans lequel se trouvent Bob Morane, Bill Ballantine, un scientifique et de nombreux militaires. La zone de saut est en approche, le stress se fait sentir et Ballantine est de moins en moins rassuré à l’idée de sauter dans le vide. La porte s’ouvre, les premiers hommes sautent, dont Bob Morane et le Professeur Borulnik. Mais lorsque le tour de Ballantine arrive, celui-ci hésite, faisant prendre du retard au saut. Arrivés au sol, la plupart des hommes se retrouvent parachutés en plein territoire ennemi. Bob Morane se lance alors à leur secours. Une fois arrivé sur place, il retrouve un Bill pétrifié, devant un charnier humain. Il s’agit en réalité des restes de ses compagnons parachutistes qui n’ont pas eu sa chance. Ballantine explique qu’une fois arrivés au sol, ils ont été attaqués par une troupe composée de trois femmes armées de sabres et qui se sont livrées à un véritable massacre. Une fois arrivés à leur base, Bob et Bill apprennent au débriefing que cela fait plusieurs fois que ces femmes sévissent dans la région. Il est maintenant temps de comprendre pourquoi.
 
 
Bob Morane est sûrement l’un des héros les plus populaires au côté de OSS 117, James Bond ou encore Indiana Jones. Ce héros est né en 1953 sous la plume du romancier belge Henri Vernes, qui nous a malheureusement quittés cet été à l’âge de 102 ans. Il a connu de nombreuses adaptations au cinéma, à la télévision et en Bande Dessinée. C’est sûrement celui qui a le mieux réussi dans ce domaine comparé aux autres personnages cités ci-dessus.
En Bande Dessinée, Bob Morane a pris vie sous la plume et le stylo de noms illustres tels que Attanasio, Forton, Vance, Coria, Leclercq et dernièrement Dimitri Armand, Brunschwig ou Ducoudray. Cette dernière expérience restera dans les annales puisque la reprise de Bob Morane au Lombard s’arrêtera après deux tomes pour mon plus grand regret personnel suite à décision de la maison d’édition.
 

C’est avec plaisir, étant un fan de cette série, de la voir faire son grand retour aux Editions Soleil. Attendue avec impatience, il reste maintenant à découvrir le résultat.
Le casting est déjà à la hauteur, avec Corbeyran et Bec au scénario. Grand fan également de la série, Christophe Bec  explique qu’il a préféré revenir à un héros beaucoup plus Vintage, dans un contexte historique et géographique maîtrisé et connu. Ce n’est donc pas pour rien que cette première nouvelle aventure se déroule en Indochine dans les années 50.
Mais notre héros n’est pas là pour rétablir la paix ou faire gagner la guerre aux Français face aux sympathisants d’Ho Chi Minh. Il est là pour retrouver de mystérieuses combattantes, dépourvues de sentiments et qui massacrent à tour de bras pour le compte de l’Ombre jaune. De l’aventure et du fantastique en perspective.
 

Les scénaristes sont ainsi très proches de l’œuvre originale, permettant ainsi aux lecteurs assidus mais aussi aux nouveaux de se plonger dans la lecture sans avoir besoin de connaître le passé de ce héros. L’histoire est bien découpée, elle démarre sur les chapeaux de roue avec une introduction qui met dans l’ambiance et qui ne lâchera pas le lecteur jusqu’à la fin et qui le fera passer par toutes les étapes d’une bonne histoire (les lieux, l’action, l’intrigue, le fantastique…) sans l’épuiser.
Le dessin est quant à lui confié au dessinateur italien Paolo Grella (Libertalia, Galkiddek ou encore l’ombre du temps). Il faut être tout à fait honnête, la couverture vintage nous fait carrément penser à William Vance mais la comparaison s’arrête là. Les planches de Paolo Grella ne souffriront pas d’une comparaison avec  Vance pour la simple et bonne raison que l’auteur utilise son propre style que l’on peut retrouver dans Libertalia. Son trait est certes moderne mais modéré pour être crédible dans un univers des années 50. Il est au top dans toutes les scènes de combat rythmées, il lui reste juste à réussir à détendre ses personnages qui semblent un peu crispés comme si eux aussi se trouvaient dans la situation d’une reprise de rôles.
C’est avec plaisir que nous pouvons conclure que cette reprise ne déçoit pas, la suite est donc attendue avec intérêt. Espérons pour les auteurs et la série qu’elle trouvera sa place auprès des lecteurs.

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