La bande du 9 : La communaut du 9ème art

L’adolescence est une étape particulière dans la vie de chaque personne, elle l’est encore plus pour Russell, le personnage principal de David Small, qui va devoir affronter cette période seul après la séparation de ses parents et dans une ville où il ne connait personne.
 
 
A Youngstown dans l’Ohio, tout le monde s’apprête à fêter Noël. Russell Pruitt, alors âgé de 13 ans, s’amuse à regarder son visage dans une boule du sapin. En réalité, il cherche surtout à occuper son esprit car dans la maison des Pruitt, l’ambiance n’est pas à la fête. Les parents se disputent dans la cuisine, et la mère finira par quitter la maison avec le meilleur ami du père. Conséquence, Russell et son père vont déménager, direction la Californie et la petite ville de Marshfield. Ils vont poser leurs valises chez les Mah, une famille asiatique qui va les héberger en attendant que le père trouve du boulot et un prêt pour acheter une maison. Pendant ce temps, Russell va tenter de s’intégrer dans l’école publique de la ville. Mais il est rapidement pris à partie à cause de ses différences. Ces brimades vont le rapprocher d’un autre enfant dans la même situation que lui, Warren, qui va devenir son ami jusqu’à ce que celui-ci devienne trop entreprenant. C’est donc vers Willie et Kurt qu’il va se retourner, deux autres gars du quartier, un peu casse-cou, un peu paumés mais pour Russell c’est le début d’une grande amitié jusqu’à ce qu’un tueur d’animaux fasse parler de lui.
  Cette histoire qui se passe dans les années 50 dans une Amérique puritaine est illustrée par l’américain David Small, très populaire outre atlantique. C’est toujours un réel plaisir de découvrir d’autres cultures, d’autres manières de raconter des histoires en Bande Dessinée. Davis Small, dont l’histoire se déroule sur 408 pages, a choisi de traiter du sujet de l’adolescence et à travers ce garçon de pouvoir aborder des sujets liés à cette période de la vie. Dans ce road trip, le personnage principal va vivre la séparation de ses parents, voir son père sombrer dans l’alcoolisme puis l’abandonner, découvrir une autre culture, les comportements de groupe et pour finir, ses premiers émois homosexuels. Autant de sujets dans lesquels les lecteurs pourront se retrouver.

 
Graphiquement parlant, David Small a dépeint cette histoire avec un graphisme jeté tel un carnet de croquis. Pas plus de 3-4 dessins par page, peu de décors, beaucoup de plans rapprochés mais avec des cases suffisamment détaillées pour que le lecteur puisse s’approprier l’histoire sans voir le temps passer. Le tout avec un lavis noir et blanc pour accentuer la vitesse de lecture et ainsi vivre la vie de Russell en même temps que lui en temps réel.
Un récit agréable à lire, peu de lenteurs malgré la taille de l’ouvrage et une conclusion où l’auteur se livre à une comparaison intéressante entre la vie de Russell et l’immigration.

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