Davy Mourier vs Cuba
Davy Mourier vs Cuba
Scénario : Davy Mourier
Dessins : Davy Mourier
Éditions : Delcourt
Collection : Shampooing
Accompagnant sa mère dans ses voyages depuis plusieurs années, Davy Mourier doit lui organiser le voyage de ses rêves à Cuba. Entre arnaques à touristes, aberrations communistes et menace d’ouragan, ce voyage organisé « maison » va peu à peu se transformer en guide de vacances dans une dictature.
La mère de Davy Mourier a une passion, les voyages. Celle-ci est motivée par la peur de ne plus pouvoir sortir de son Ardèche natale à cause de ses problèmes de santé. C’est pour cela qu’elle a désormais décidé de visiter un nouveau pays tous les ans. Après avoir visité l’Europe, une lubie lui prend de se rendre à Cuba car beaucoup de ses clichés restent insatisfaits liés à l’image de carte postale que renvoi cette ile. Davy se doit donc de préparer un voyage vers une dictature récemment ouverte aux touristes, enfin surtout à leurs capitaux, avec une monnaie spécialement dédiée pour eux, le « CUC ». Ne voulant pas se retrouver dans un Cuba de façade avec un espace exclusivement peuplé d’étrangers, il choisit de réserver des séjours chez l’habitant. Mais il n’organisera pas ce périple seul, son ami Rémy va l’aider dans la préparation et l’accompagnera avec sa mère au pays des cigares. Sa cousine Johanna viendra compléter l’équipe. Le voyage commence bien tant bien que mal entre visites, arnaques à touristes et contradictions classiques des régimes communistes. Mais l’ouragan Irma sera annoncé durant leur voyage et menacera leur retour en France…
L'album est divisé en chapitres chacun développant le périple au jour le jour comme un journal de bord, celui-ci agrémenté de contenus supplémentaires à découvrir via une application. Cette histoire se veut celle d’un séjour touristique hors des sentiers battus à mi-chemin entre un voyage en Amérique du Sud et Corée du Nord, dans un pays ultra surveillé par son gouvernement, qui tente tant bien que mal à manipuler les touristes, surtout ceux voulant circuler librement. Au final les quatre compères vont de déception de déception ce qui fait la richesse de l'album. On s’y retrouve et on revit nos propres vacances : une quête d’exotisme, de clichés mais tout en voulant notre confort moderne. L’ouvrage montre le Cuba version touriste et version cubaine, l’endroit et l’envers de la carte postale, comme ça peut être le cas lors de séjours dans les pays du Sud. Si l'insouciance va progressivement laisser place à l'inquiétude à l'approche de l'ouragan Irma et après son passage, les personnages ne perdront jamais leur sens de l’humour. L’ambiance deviendra même irréelle lorsque ceux-ci continueront tant bien que mal leur aventure due à la quasi absence de gestion gouvernementale des événements.
Le format rappelle les œuvres de Guy Delisle dans la même collection mais en version plus « trash » sans jamais tomber dans la caricature et ne s'empêchant pas à développer l'esprit critique, l'autodérision et l’autocritique. Les personnages apprennent beaucoup sur eux-mêmes, comme leur besoin d’être connectés au monde extérieur. Les questions sur le rapport à la liberté et au temps sont bien développées. L'album traite de manière plus détachée le thème des dictatures. Les dessins mélangent des mimiques mangas avec beaucoup de symboles et de description : on ne s'ennuie jamais dans la lecture. Les photos insérées au gré des pages donnent une connotation carnet de voyage. Le langage familier du narrateur mélangé au côté rustique de sa maman constitue un mélange très drôle.
Un bon manuel de vacances à lire avant de partir, histoire de prendre du recul et prendre du plaisir.
La mère de Davy Mourier a une passion, les voyages. Celle-ci est motivée par la peur de ne plus pouvoir sortir de son Ardèche natale à cause de ses problèmes de santé. C’est pour cela qu’elle a désormais décidé de visiter un nouveau pays tous les ans. Après avoir visité l’Europe, une lubie lui prend de se rendre à Cuba car beaucoup de ses clichés restent insatisfaits liés à l’image de carte postale que renvoi cette ile. Davy se doit donc de préparer un voyage vers une dictature récemment ouverte aux touristes, enfin surtout à leurs capitaux, avec une monnaie spécialement dédiée pour eux, le « CUC ». Ne voulant pas se retrouver dans un Cuba de façade avec un espace exclusivement peuplé d’étrangers, il choisit de réserver des séjours chez l’habitant. Mais il n’organisera pas ce périple seul, son ami Rémy va l’aider dans la préparation et l’accompagnera avec sa mère au pays des cigares. Sa cousine Johanna viendra compléter l’équipe. Le voyage commence bien tant bien que mal entre visites, arnaques à touristes et contradictions classiques des régimes communistes. Mais l’ouragan Irma sera annoncé durant leur voyage et menacera leur retour en France…
L'album est divisé en chapitres chacun développant le périple au jour le jour comme un journal de bord, celui-ci agrémenté de contenus supplémentaires à découvrir via une application. Cette histoire se veut celle d’un séjour touristique hors des sentiers battus à mi-chemin entre un voyage en Amérique du Sud et Corée du Nord, dans un pays ultra surveillé par son gouvernement, qui tente tant bien que mal à manipuler les touristes, surtout ceux voulant circuler librement. Au final les quatre compères vont de déception de déception ce qui fait la richesse de l'album. On s’y retrouve et on revit nos propres vacances : une quête d’exotisme, de clichés mais tout en voulant notre confort moderne. L’ouvrage montre le Cuba version touriste et version cubaine, l’endroit et l’envers de la carte postale, comme ça peut être le cas lors de séjours dans les pays du Sud. Si l'insouciance va progressivement laisser place à l'inquiétude à l'approche de l'ouragan Irma et après son passage, les personnages ne perdront jamais leur sens de l’humour. L’ambiance deviendra même irréelle lorsque ceux-ci continueront tant bien que mal leur aventure due à la quasi absence de gestion gouvernementale des événements.
Le format rappelle les œuvres de Guy Delisle dans la même collection mais en version plus « trash » sans jamais tomber dans la caricature et ne s'empêchant pas à développer l'esprit critique, l'autodérision et l’autocritique. Les personnages apprennent beaucoup sur eux-mêmes, comme leur besoin d’être connectés au monde extérieur. Les questions sur le rapport à la liberté et au temps sont bien développées. L'album traite de manière plus détachée le thème des dictatures. Les dessins mélangent des mimiques mangas avec beaucoup de symboles et de description : on ne s'ennuie jamais dans la lecture. Les photos insérées au gré des pages donnent une connotation carnet de voyage. Le langage familier du narrateur mélangé au côté rustique de sa maman constitue un mélange très drôle.
Un bon manuel de vacances à lire avant de partir, histoire de prendre du recul et prendre du plaisir.
Philippe
Chroniqueur
La Bande Du 9
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