La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Après avoir visité Cuba avec sa mère, raconté le rapport que lui et sa famille ont avec la télévision, Davy Mourier s'attaque à un sujet bien plus sérieux encore avec "Davy Mourier vs La Mort". Ce qui fut une amourette de 15 jours à peine va lui apporter un rapport très inattendu avec la grande faucheuse.
 

Davy Mourier est un personnage atypique et un peu abîmé. Malgré ses états d'âme, il se sent irrépressiblement attiré par des personnes ravagées comme lui. Ce n'est pas un hasard si les filles qu'il rencontre sont comme lui passionnées de culture geek mais aussi tristes et complexes. Mais comment une relation de 15 jours et une mauvaise blague sur la messagerie Facebook vont à tout jamais bouleverser son existence et le mettre face à la question de la mort ?
 
Après avoir rompu très rapidement avec une jeune fille au caractère changeant, Davy apprend que si elle ne répondait pas à ses messages amicaux sur Facebook, c'était tout simplement qu'elle était morte depuis plusieurs mois déjà. Intellectuel dans son genre, l'auteur va peu à peu réfléchir à la question de la mort et à comment il a été confronté à elle, notamment lors de la mort de son grand-père ou à celle de son chat lorsqu'il était enfant.  
 

Puisqu'il a déjà écrit sur la mort, il a été invité à un salon de professionnels des pompes funèbres et autres métiers liés à la grande faucheuse. Au fil des allées, il finit par faire connaissance avec la profession de thanatopraxie et décide de faire un stage de découverte de ce métier pour aller encore plus en profondeur vers la mort et creuser sur le sujet. 
 
Davy Mourier ne traite pas de sujets sérieux de manière légère. Mais il parvient tout de même à parler des incohérences de la dictature à Cuba de manière décalée à travers son voyage. En revanche, dans cet album il surprend le lecteur dès les premières pages. Parce qu'il raconte tous les sentiments qu'il a éprouvé à chaque moment de son histoire, il arrive à la faire revivre de l'intérieur à son lecteur. 
 
 
Si on connaît l'humour noir de Davy Mourier, on se dit qu'il arrivera à point nommé lorsqu'il découvrira la profession de thanatopracteur. C'est ici le propre même de l'auteur d'arriver à parler de sujet sérieux de manière très documentée mais en même temps décalée. Ce sera un moindre mal quand on apprendra que les thanatopracteurs n'ont pas toujours le temps de mettre certains équipements ou de pratiquer telle ou telle opération comme "mécher les orifices".
 

Il passera rapidement sur le business très lucratif des entreprises de pompes funèbres, pour s'attacher à des choses dont le lecteur n'imaginait même pas l'existence. Il profitera également pour réfléchir à son propre rapport à la mort. Il finira par découvrir qu'il était depuis longtemps confronté à celle-ci ou à sa menace, sans toutefois vouloir s'en rendre compte.
 

On ne sera pas dépaysé avec les dessins tout en noir et blanc, même si l'incrustation de photos se fait un peu plus rare dans cet épisode. Ceci paraîtra logique à partir du moment où ce n'est pas un voyage qui est raconté ici.
 
Très loin de la culture geek et de l'univers des adulescents en général, Davy Mourier nous fait voyager vers notre dernière demeure. Un album déroutant car inattendu et fascinant à la fois.

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