La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Western futuriste crépusculaire, Drifter est une série passionnante pour ceux qui aiment les histoires énigmatiques révélant petit à petit la richesse de leur intrigue.
 


C’est le jour d’après à Ghost Town, ville minière isolée sur Ouro, une planète désertique... Le jour après l’explosion du vaisseau spatial qui plonge le monde entier dans un nuage de poussière, début de ce qui s’apparente à un hiver nucléaire. Abram Pollux, déjà seul survivant du crash de son propre vaisseau un an auparavant, retourne en ville pour demander des comptes à celui qu’il juge responsable de l’explosion. Il s’agit du mystérieux extra-terrestre contrôlant plus ou moins psychiquement la race des Rouleurs, des indigènes à l’intelligence limitée qui servent de bêtes de somme aux mineurs. Mais la ville a ses propres problèmes, les Rouleurs commencent à faire preuve d’une présence inquiétante, les habitants sont sur les nerfs et il suffit d’une étincelle pour que la situation dégénère en bataille rangée. C’est le début de la fin pour Ghost Town.



Originale, bien écrite et avec un dessin impressionnant, Drifter est une série de science-fiction qui mérite le coup d’œil. Les personnages sont complexes, ambigus et bien caractérisés, à l’image de son héros Abram Pollux. Les personnages secondaires sont tous aussi travaillés et intéressants. Mais ce qui fait la force de la série, c’est son côté énigmatique et étrange. On fleurte avec le surnaturel et on se pose beaucoup de questions sur ce qui se passe sur cette planète maudite. Nul doute que le scénariste sait exactement où il nous emmène mais il ne semble pas pressé de nous donner des réponses, ou plutôt celles qu’on obtient ne font qu’accroitre le mystère. Evidemment, ceux qui aiment tout comprendre tout de suite décrocheront assez vite mais les autres ne regretteront pas de s’embarquer dans cette histoire déconcertante, car plus que la destination, c’est le voyage pour y arriver qui à lui-seul justifie la lecture.  Peu de réponses donc, dans ce troisième tome, mais ce n’est pas pour autant que la série fait du sur-place. En effet, elle n’hésite pas à chambouler irrémédiablement le statu quo de la petite ville minière en nous plongeant dans une spirale de violence où chacun lutte pour sa survie.
Le dessin de Nic Klein ne se caractérise pas par sa finesse mais fait preuve d’une vraie personnalité, avec des personnages charismatiques, une ambiance pesante, et des créatures inspirées et inquiétantes. Les couleurs sombres viennent compléter cette atmosphère oscillant entre post-apocalyptique et horreur pour rendre la lecture totalement immersive.

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