Ecoline
Acheter sur BD FugueEcoline
Dessin :Teresa Martinez
Couleurs :Teresa Martinez
Éditions : Grand Angle
Avec Ecoline, Stephen Desberg nous propose un scénario original, l'histoire d'une petite chienne de Senlis qui ne rêve que d'une chose : échapper à son destin de chien de garde et devenir peintre. Une BD, hommage aux impressionnistes de la fin du 19e, riche en clin d'œil où les animaux côtoient les humains tout en ayant leur propre société parallèle. Un récit plutôt mature, une belle histoire de courage et d'amitié à mettre entre toutes les mains.
Ecoline est originaire de Senlis et a été élevé à la campagne dans le but de devenir, un jour, chien de garde, tout comme son père. On disait de lui qu'il n'existait pas de meilleur gardien à des kilomètres à la ronde.
On racontait même que les voleurs et les renards faisaient des cauchemars la nuit en entendant des aboiements qui ressemblaient aux siens. Il ne rêvait que d'une chose : avoir un fils afin de lui enseigner tout son savoir. Malheureusement, il n'eut que des filles et jamais l'héritier mâle qu'il avait tant désiré. Alors il les forma, trois générations de brillantes et consciencieuses gardiennes travaillant toutes dans de respectables fermes des environs, et même pour la plus douée d'entre elle à Paris dans un hôtel de maître. Toutes faisaient sa fierté jusqu'au jour où Ecoline, sa petite dernière manqua à son devoir de gardienne, trop occupée à s'extasier sur la peinture qu'elle venait d'achever, elle sonna l'alerte trop tard, laissant trois voleurs et un bouvier prénommé Fedor cambriolé sa ferme. Son père déçu et peiné par son comportement, la renvoya. Qu’à cela ne tienne, elle décida aussitôt de partir pour Paris retrouver sa sœur "germaine" et tenter de vivre de son art. C'est dans l'agitation des nuits parisiennes qu'elle fera la rencontre de Musette une jeune chatte danseuse au Moulin Rouge et de Raoul, un pigeon poète un peu spécial, d'un romantisme rare.
Stephen Desberg nous embarque dans un récit romanesque à la découverte d'un monde merveilleux et enivrant au cœur d'un Paris en pleine mutation, à l'aube de l'exposition universelle de 1889. Une histoire tout public très inspiré des contes de Disney empli de clin d'œil à l'art impressionniste. Une histoire où il est question de dépassement de soi afin de braver un destin tout tracé pour vivre selon ses envies. Le cadre et la période choisie permettent de découvrir une ville haute en couleur, agrémentée par le dessin et la colorisation douce de Teresa Martinez, illustratrice pour enfants d'origine mexicaine, qui se lance ici avec brio dans sa première bande dessinée. 
Elle nous montre l'étendue de son talent dans un style au trait épuré tout en rondeur nous dévoilant des personnages animaliers mignons et attachants sans tomber dans l’anthropomorphisme à outrance. Ses planches sont faites de décors simples et efficacement évocateurs mis en valeur par de très belles peintures lumineuses et colorées qui rendent expressément hommage aux maîtres de l'Impressionnisme. On y reconnaîtra forcément l'influence directe des grands noms de l'époque, Monet, Renoir, Van Gogh ou encore Toulouse-Lautrec. Elle construit une atmosphère agréable, parvenant ainsi à donner un coté merveilleux au Paris de l'époque.
Un ouvrage jeunesse en one-shot vraiment très agréable, qui grâce à ses différents niveaux de lecture saura séduire un large public.
Sébastien
Chroniqueur
La Bande Du 9
