La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Dans le froid de la Sibérie, la déforestation bat son plein sous l’organisation d’une mafia peu scrupuleuse. Mais la nature a décidé de se venger à travers un animal blessé qui va s’attaquer aux protagonistes un à un. « Féroce », l’œuvre d’un trio d’auteurs espagnols qui signent sûrement l’un des meilleurs thrillers réalisés en Bande Dessinée.
 
 
Dans la vallée de la rivière Bikine en extrême orient russe, la tempête de neige semble enfin se calmer. Mark le scientifique peut alors sortir de son poste d’observation pour faire le tour de tous ses appareils de relevés en espérant que ses caméras aient pris des choses intéressantes. Pendant ce temps, Kristin s’inquiète pour Mark et tente de le rejoindre. Ses inquiétudes sont fondées car Mark à la lecture de ses enregistrements va découvrir la présence du tigre à proximité, un face à face fatal s’annonce. Pendant ce temps, à quelques kilomètres de là, les agents forestiers Viktor et Nikolay sont à la recherche de Sabine Koditz la journaliste pour la faire disparaître. Cette dernière pourrait faire chuter l’empire du malfrat Sergey Ovechkin et son trafic de bois. Mais les choses vont rapidement se corser, la nature et l’instinct de prédateur du tigre de Sibérie vont vite rebattre les cartes, déplaçant les hommes du stade de chasseurs à celui de proies.
 
 
Deuxième et dernier volet de ce dytique qui se déroule en extrême orient russe près de la frontière chinoise. Inspiré de faits réels, ce récit qui à la base tourne autour d’un trafic de bois orchestré par la mafia va très rapidement tourner en un thriller palpitant. Le scénariste espagnol Gregorio Muro Harriet va maintenir un suspense insoutenable entre les personnages à travers une trame de fond politico mafieuse où un groupe de défenseurs de la nature se retrouve en conflit avec la mafia. Mais le véritable enjeu de cette histoire est le retournement de la situation par dame nature à travers ce tigre de Sibérie qui va passer du stade animal féroce à animal tueur sanguinaire. Ce dernier semble incarner l’Amba (l’esprit de la forêt), il ne fait pas la distinction entre le bien et le mal, il est là pour protéger son territoire, peu importe l’étranger qui se trouve sur sa route. Autant dire qu’il ne faut pas s’attacher aux personnages.
 

Le récit est violent, sanglant, chaque personnage se retrouve en mode survie et bien malin qui pourra prédire son destin. Le dessin d’Alex Macho par son réalisme et sa précision renforce cette ambiance insoutenable, du grand art à tous les niveaux. Sûrement un des meilleurs thrillers qu’il m’ait été donné de lire.

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