La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Hélène a appris très jeune à tuer dans un milieu où les croyances, les légendes et la religion font partie du quotidien. Mi anges, mi démons, Jean Luc Cornette et Jürg nous livrent une adaptation du roman de Jean Teulé où le suspense et l’histoire se marient pour donner naissance à la plus grande tueuse en série de l’histoire de France.
 
 
Hélène a 7 ans et à cet âge-là, il est bien difficile de faire la différence entre les bonnes et les mauvaises fleurs notamment la belladone qui donne ces baies noires empoisonnées. Hélène est une jeune fille intrépide ce qui lui vaudra le surnom de « fleur de tonnerre ». Durant leur discussion, s’approche au loin deux marchands ambulants, perruquiers de leur état. Mais le groupe de femmes auquel appartiennent Hélène et sa mère n’aime pas les étrangers car l’Ankou pourrait se cacher sous leurs traits. Elles se ruent alors sur les pauvres hommes et leur assènent de nombreux coups d’épingle. Le soir venu, la petite fille finit par rentrer chez elle, tapant ses sabots contre la porte pour enlever la terre. Sa mère croit de nouveau avoir affaire à l’Ankou. Plus tard, lors d’un repas, Hélène va trouver amusant de mettre de la belladone dans la soupe de son amie Emilie. Heureusement qu’elle n’avait pas écrasé les baies lui dit sa mère, on ne se serait aperçu de rien et alors là… Cette constatation va donner des idées à Hélène, qui ne cessera depuis ce jour de se livrer à de bien curieuses expériences, mélangeant gastronomie et meurtres.
  Hélène Jégalo : Ce nom ne vous dit peut être rien et pourtant, c’est celui de la plus grande tueuse en série de l’histoire de France. Le nombre exact n’a jamais été déterminé mais elle a attenté à la vie de 37 personnes dont 25 ont succombé, principalement suite à un empoisonnement à l’arsenic. En prison, avant d’être guillotinée, Hélène Jégalo avoua en avoir réalisé le double.
 
 
En 2013, Jean Teulé s’appropria cette histoire pour en faire un roman qui sera également adapté au cinéma en 2017. C’est cette charmante histoire que Jean Luc Cornette a choisi d’adapter en Bande Dessinée. On ne va pas vous cacher que le parcours d’Hélène est assez stressant, et qu’il ne fait pas bon la croiser que vous soyez de sa famille ou pas. Evitez de lui rendre service ou de prendre un repas avec elle. Vous risquez de le regretter. Jean Luc Cornette livre ainsi un album angoissant où le suspense est maintenu, un album où la jeune fille va se servir des croyances et légendes bretonnes pour accomplir ses méfaits. Elle va se faire l’alliée de L’Ankou jusqu’à la fin de sa vie.
   
L’histoire est illustrée par le dessinateur belge Jürg qui n‘hésite pas, par ses couleurs tournant autour du jaune, marron, gris, à faire monter l’angoisse d’un cran, se calant parfaitement au scénario de Jean Luc Cornette. Mais il ne faut surtout pas oublier la représentation graphique qui est faite de la jeune Hélène, grâce à laquelle le lecteur va très vite éprouver de l’empathie pour cette petite et jeune femme à qui on donnerait le bon Dieu sans confession.
Merci pour cette découverte où la réalité dépasse la fiction.

x J'aime