La bande du 9 : La communaut du 9ème art

L’impulsive second maître Morgane Le Secq, reporter d’images pour la Marine Nationale est envoyée en mission sur le Charles De Gaulle. Croisant dans le Golfe Persique, le porte avions est une pièce maîtresse du dispositif contre Daech. Une fois sur place, rien ne semble aller correctement pour la jeune femme.
Avec Force Navale, Thierry Lamy et Luc Brahy invitent le lecteur à plonger dans l’univers de la Marine Nationale. Un album d’exposition très réussi et qui laisse présager d’une série fort captivante.
 
Le second maître Morgan Le Secq est reporter d'images dans la Marine nationale. Photographe douée, elle n'en est pas moins maintes fois avertie par ses supérieurs. Il faut dire qu'elle ne manque pas ni d’impulsivité ni de fougue. Néanmoins, ses talents sont suffisamment reconnus pour que le SIRPA lui confie un reportage sur le Charles de Gaulle. Le porte-avion nucléaire croisant dans le golfe Persique est engagé dans la lutte contre Daech. Elle se voit adjoindre un chaperon en la personne du maître Gilles Toulouse. Entre les deux, l'ambiance tourne vite au vinaigre. D'autant que l'atmosphère à bord du porte-avions est déjà tendue : lors d'une mission au-dessus de l'Irak et de la Syrie, deux Rafales Marines ont croisé la route d'un mystérieux SU-35. L'avion fantôme, d'origine russe,  rapidement disparu met toute l'aéronavale alliée en émoi. Pour ne rien arranger, le premier maître Hoggar, le supérieur de Toulouse a un comportement pour le moins mystérieux avec la jeune femme. Bien d’énigmes à résoudre...
 
Le Charles de Gaulle ! La simple évocation de ce nom rempli de fierté tous les marins français. Il était donc assez logique qu’une bande dessinée cherchant à rendre hommage à la Marine Nationale le prenne pour cadre. Bien évidement, l'album fait la part belle au vocabulaire militaire. Si c'est un peu déstabilisant, on prend vite l'habitude de chercher les définitions des acronymes en bas de pages. D'autant que le scénario imaginé par Thierry Lamy est  largement à la hauteur. Une nouvelle fois, l'écriture et les dialogues du scénariste des Faucheur de vents font merveille grace à un récit à multiples intrigues. Grâce à de nombreux flashback, il dévoile son jeu tout en ménageant son suspens. En effet, Thierry Lamy sait que lancer une nouvelle série est quelque chose d'ardue. Il faut présenter les personnages, tout en leur laissant une part d'ombre. Il faut poser le cadre spatio-temporel et celui qui nous intéresse est plutôt convaincant. Il a surtout le mérite d'être déjà dans l'esprit de nombreux lecteurs. Il faut enfin lancer ses intrigues mais sans trop en dire afin de laisser le lecteur mijoter, en attendant le prochain album. À ce petit jeu, Thierry Lamy s’en sort avec les honneurs (militaires bien évidement !). Le rythme est aussi rapide qu'un rafale, les rebondissements ne manquent pas et on se pique rapidement de curiosité pour ces personnages que tout semble opposer mais qui vont devoir travailler ensemble. En parlant de travail ensemble, c'est la première fois que Thierry Lamy le fait avec Luc Brahy. Il faut dire que le dessinateur de Les champs d'Azur semblait prédestiné à mettre cette histoire en images. Après avoir assuré le second tome de Mission Osirak, il est devenu un as du dessin d'aviation et depuis Imago mundi et Climax, il illustre la mer comme personne. Fidèle à sa ligne claire et à son habitude, il multiplie les cadres choc ; à rendre jaloux le réalisateur de Top Gun et autre Chevaliers  du ciel. On aurait pu craindre que l'inventivité du dessinateur prenne le pas sur la réalité. Cette peur est heureusement évitée grâce au soutien du SIRPA marine qui a ouvert ses portes aux auteurs.
 
Avec cette Forteresse des mers, Thierry Lamy met le cap sur une histoire qui s'annonce d'ores et déjà captivante et superbement illustrée par Ligue Brahy.

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