La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Premier album d’une nouvelle série qui plante le décor sur une situation de crise où la société risque de partir en chaos. Dans un univers très franco-belge, Olivier Jouvray et Benjamin Jurdic nous proposent de suivre la famille de Mollie, une jeune ado de 14 ans qui semble avoir compris depuis longtemps que la fin du monde était proche. « Happy end » une série sur laquelle il va falloir garder un œil.
 
 
Mollie a 14 ans, elle est la petite dernière et comme toute ado de son âge, elle aime faire des stories. Aujourd’hui, Mollie a envie de filmer l’intérieur de sa maison, elle va déambuler de pièce en pièce pour nous présenter sa famille composée de ses deux sœurs, Emma la sportive, Louise étudiante en architecture et de son frère Victor, un grand passionné de football. Pendant que sa mère s’apprête à aller courir, Mollie va accompagner son père sur son lieu de travail, caméra toujours à la main. Son père est sculpteur sur bois mais comme cela ne rapporte pas beaucoup, il est homme à tout faire dans une propriété et plus particulièrement au château d’Oscar, propriétaire généreux et extravagant qui héberge notamment une troupe d’acteurs faisant des représentations médiévales. Mollie est très amie avec Oscar qui lui fait notamment découvrir sa cave remplie de denrées. Mollie est aux anges car Oscar est la seule personne à la croire. Mollie est persuadée que la fin du monde, la fin de la société telle que nous l’entendons, est proche. Cette vidéo n’est pas destinée aux réseaux sociaux mais à une capsule temporelle que Mollie a décidé d’enterrer dans le jardin pour les futures générations. A tort ou à raison, une crise économique vient de retentir, la pénurie de pétrole arrive, les personnes se précipitent dans les magasins pour les piller. La famille de Mollie doit fuir et prendre des décisions rapidement.
 
Le premier album d’une nouvelle série a la lourde responsabilité de tracer le chemin vers la destinée de cette dernière. Après lecture, ce premier jet est assez intéressant car en cette période pandémique et instable, le sujet abordé lui donne une certaine dimension. Ici on ne parle pas de virus, mais de crise économique qui entraîne un dysfonctionnement de la société qui pourrait amener cette dernière vers le chaos. Le premier album consacre beaucoup de temps à la présentation  des acteurs, à la mise en place de la situation et au final on apprend peu de choses sur l’origine du déclenchement de cette situation de panique. Mais pas de souci, cela semble logique et chaque détail aura son importance dans les albums futurs. Le contexte est donc bien planté pour attendre et aborder la suite avec plaisir. Au niveau de l’ambiance, le lecteur doit s’attendre à être plus proche de la série « Seul » que de « Walking dead ». Pas de scènes de violence, l’histoire reste bon enfant, dans un esprit très franco-belge, grand public mais avec une certaine approche psychologique des personnes aux caractères bien différents qui pourrait apporter son lot de réflexions sur le « savoir-vivre ensemble une situation de crise ». Sujet que ne manquera pas de développer le scénariste Olivier Jouvray.
 
Le dessin a été confié au lyonnais Benjamin Jurdic, on retrouve dans son dessin quelques traces de sa série Zoé Baby Sitter mais on constate surtout que son dessin a muri, il est beaucoup plus complet et détaillé, les visages sont travaillés même si la série « Happy end » reste très école franco-belge pour un franco-suisse né en Floride.
Nous ne pouvons que souhaiter que cette série vive une longue route, cela tombe bien c’est le sujet principal de ce premier tome. De notre côté, nous allons la suivre avec intérêt.

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