Hibakusha
Scénario : Thilde BarboniDessin et couleur : Olivier Cinna
Editions : Dupuis
Une histoire d’amour fictive pendant la seconde guerre mondiale entre un allemand et une japonaise jusqu’à ce que réalité historique et la bombe nucléaire viennent tout nettoyer sur leur passage! Sauf si l’amour et la force de l’âme peuvent laisser une trace indélébile dans la pierre. « Hibakusha », un hymne à l’amour éternel, un récit touchant sous la plume de Thilde Barboni et Olivier Cinna.
Berlin 1944, Ludwig Mueller vit comme tous les allemands de cette époque sous le régime nazi. Il est marié, père de famille, il se contente de faire son métier de traducteur le mieux que possible et rêve comme tout le monde d’une autre vie. Ce changement ne va pas tarder à arriver. Ludwig Muller est convoqué à la Alte Kommandantur pour se voir confier la mission de partir au Japon à Hiroshima afin d’y traduire des textes. Il s’exécute rapidement, lui qui n’a jamais su dire non et qui est incapable de prendre le moindre risque. Ludwig est cependant content de retrouver sur place son ami d’enfance Okito.
Ludwig poursuit ses traductions qu’il perçoit comme étant de plus en plus inquiétantes. Le conflit semble petit à petit faire basculer l’Allemagne vers la défaite. Une seule bouffée d’air pour lui: la rencontre avec cette belle japonaise. Mais l’amour peut-il survivre lorsque c’est ni l’endroit, ni le moment? Et peut-il survivre à la bombe atomique pour devenir comme ces survivants, un Hibakusha?
Voici une histoire peu ordinaire où l’on se pose la question après lecture de savoir ce qui est le plus intéressant à retenir : le contexte historique où un Allemand et une jeune japonaise vivent une histoire d’amour impossible qui va se solder par l’explosion de la bombe atomique et ainsi développer tous les éléments et les conséquences que cela englobe? Ou bien, une analyse beaucoup plus psychologique sur l’être humain sur son passage sur Terre, sur la vie qui peut s’envoler en une fraction de seconde tel une feuille ou un oiseau qui s’envolent où seul restera le vent et peut-être quelques images gravées dans la pierre?
Chaque lecteur pourra ainsi retenir le meilleur de cet album car il y a beaucoup de choses qui vont le toucher, suivre au fil des pages cette couleur rouge qui sert de fil conducteur. Redécouvrir le Dôme de Genbaku au temps de sa splendeur. S’initier à la culture japonaise pendant ce conflit armé. Apprécier les qualités graphiques d’Olivier Cinna qui utilise intelligemment sa palette de couleurs pour intensifier certaines scènes indispensables.
Merci aux auteurs pour ce beau moment, cette ode à l’amour et tout le cœur que vous avez mit dans cet ouvrage.
Eric
Chroniqueur
La Bande Du 9
