La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Lorsque K, brillant programmeur, est envoyé dans la Lointaine Province pour paramétrer un logiciel de réalité augmentée, il est loin de se douter que son séjour va le conduire sur le chemin de la folie, à moins que cela ne soit un fantôme qui le hante…
Serge Annequin adapte la plus célèbre nouvelle de Maupassant avec beaucoup de brio. Une relecture absolument géniale !
 

K est un jeune homme à la tête de lapin. Il est spécialiste dans l'intelligence artificielle et son talent est internationalement reconnu : il voyage dans le monde entier pour installer des logiciels. Un jour, il est envoyé en Lointaine Province afin de paramétrer un programme de réalité augmentée. Il fait rapidement la rencontre de sa voisine : une gentille vieille dame presque aveugle. Tout aussi rapidement, il aperçoit une superbe jeune femme par la fenêtre dans l'immeuble d’en face. C'est alors qu'une série d'événements étranges plonge le jeune programmateur dans le doute : ses rêves deviennent cauchemars, une sensation d'être espionné le hante... Il décide de prendre l'air et brave en interdit en entrant dans un jardin privé. C'était alors qu’il fait la rencontre de Kitsune, une jeune adolescente affublé d'un renard domestique. Loin de ramener le calme dans l'esprit de K, cette rencontre le plonge toujours plus dans un état mélange de folie et de mélancolie, à moins que cela ne soit plus grave encore…
Parmi toutes les nouvelles de Maupassant, Le Horla occupe une place à part. À la fois nouvelle fantastique et psychologique, elle a été somptueusement associée au non célèbre Cri d'Édouard Munch. Il était donc logique que de nombreux artistes s'emparent de ce texte pour l'adapter. Pour Serge Annequin, l'adaptation passe par la modernité. Modernité de l'époque puisque l'action se déroule aujourd'hui. Modernité de l'intrigue également puisque l'auteur évoque les réalités alternatives, le millefeuille de réalités en tant qu'élément de physique quantique. Mais attention, le scénariste réussi à rajouter une histoire d'amour intemporel où le hasard scientifique emporte tout sur son passage. Le dessin se met au diapason de scénario. Le trait hachuré rend à la perfection les tourments du héros. Les couleurs, pastel, tranchent à merveille avec l'obscurité qui envahit tout doucement K. D'ailleurs, comment ne pas faire le lien avec une autre nouvelle fantastique, et tout aussi sombre, de Dino Buzzati celle-ci, intitulé simplement le K.
Adapter un texte n'est jamais chose aisée. Avec ce Horla 2.0, Serge Annequin va plus loin que la simple transposition. Il s'approprie le texte et en donne sa version contemporaine. Grâce à un style à la fois sobre et torturé, l'ensemble est absolument magistral.

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