La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Combats, chevaliers, barbares, un récit dynamique et un graphisme soigné sont au rendez-vous de cette nouvelle série dirigée par le duo Brugeas-Toulhoat qui entraîne le lecteur au XIème siècle en compagnie d’un bien étrange chevalier Normand.
 
 
En 1040, les côtes siciliennes sont à cette période sous domination musulmane qui résiste aux attaques de l’empire Byzantin. Harald surnommé « l’impitoyable » tente depuis plusieurs semaines de s’emparer de la ville de Taormine en vain.
C’est alors qu’un navire accoste sur la côte avec à son bord un guerrier du nom de Tancrède. Homme robuste, marqué au visage et portant dans son regard les flammes de l’enfer. Accompagné de ses mercenaires normands et d’un jeune diacre du nom d’Etienne, il propose ses services à Harald en lui promettant de faire tomber Taormine en moins de trois jours, grâce à ses techniques guerrières si particulières. Harald ricane mais sous la pression du général Maniakès, il donne le feu vert à Tancrède. S’il réussit à ramener la Sicile sous l’autorité Byzantine, il pourra garder tout l’or conquit durant cette bataille et deviendra par conséquent son homme de confiance.
 
 
Après avoir fait les beaux jours des éditions Akileos, le duo Vincent Brugeas (scénario) et Ronan Toulhoat (dessin) pousse la grande herse des Editions Dargaud. Mais ils n’arrivent pas comme de simples novices, leurs expériences et succès acquis notamment avec le Roy des Ribauds leurs permettent de proposer directement une nouvelle saga prévue en deux tomes : Ira Dei.
Cette série fait partir le lecteur au XIème siècle, sur les côtes Siciliennes qui représentent un point stratégique pour toute société qui veut maîtriser la méditerranée. Car ce point géo-politique n’a cesse de passer de mains en mains entre  grecs, romains, arabes, byzantins.
 

C’est dans ce contexte que le lecteur va découvrir le personnage principal de ce récit : Tancrède. Il porte dans ses yeux et au fil des pages un quelque chose de mystérieux. Bien entendu, les auteurs entretiennent ce mystère en ne livrant qu’avec parcimonie des indices.
 

Vincent Brugeas mène ainsi intelligemment sa barque ou plutôt son navire tellement il a réussi à captiver le lecteur. Car l’intrigue visible vient bien entendu de ce personnage balafré, qui s’impose à la fois par son charisme et par les traits du dessinateur sur les planches. Mais dans l’ombre se cache le jeune diacre Etienne qui petit à petit se positionne comme un personnage primordial au point de se poser la question de savoir qui tire réellement les ficelles. Un double jeu se met ainsi en place permettant de manipuler tous les proches du duo mais également le lecteur. Le mystère grandit petit à petit pour ne donner qu’une envie, celui d’attendre le second volume.
Ronan Toulhoat de son côté, toujours aussi exigeant avec lui-même, livre un travail impeccable, proposant des enchaînements entre les cases afin d’atteindre un dynamisme imparable et des personnages soignés, ce qui n’est pas pour déplaire à l’œil.
L’album se conclut par un sympathique cahier graphique qui vous permettra de patienter en attendant le second Volet.

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