jeannot
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Scénario: Loic Clément
Dessin : Carole Maurel
Couleurs :Carole Maurel
Éditions : Delcourt
Jeannot peut paraître ronchon voire aigri, mais il n'en a pas toujours été ainsi. Il a vécu deux vies. Comme le dit si bien Loïc Clément dans le vocabulaire français pourtant très riche, certains maux ne trouvent pas de qualificatif assez fort pour définir la souffrance et la détresse qu'ils procurent.
Une histoire très bien narrée, agrémentée de somptueuses aquarelles de Carole Maurel, venant rehausser un dessin d'une grande qualité.
Jeannot a vécu deux vies ou du moins deux cycles; 
le premier correspond aux années parfaites de sa vie où on le voit en père aimant et attentif. Il avait une vie simple mais riche, ponctuée par les petits tracas de la vie, mais vite pansée par l'amour du foyer. Soudain à l'âge de 40 ans, sa vie s'est assombrie, percuté de plein fouet par la disparition de sa fille chérie, son couple ne s'en est pas remis. C'est à cette époque qu'il a commencé à entendre le monde végétal conversé et même lui parler. Un jardinier-paysagiste qui entend les végétaux, on pourrait penser à un don mais pour Jeannot, il n'en est rien, pour lui c'est une malédiction car les arbres sont bêtes comme leurs racines. Pas facile pour lui d'entendre ses arbres et ses plantes qui se délectent d'un amour puéril et floral. Lui qui a besoin d'ordre et de contrôle, il ne pense qu'à tailler, tondre, rafraichir à grands coups de sécateur et quand la colère monte il sort sa hache.Mais le trouble va vraiment s'installer chez lui lors de sa rencontre avec Josette et son petit saucisson sur patte dans le parc qu'il entretenait avant sa retraite.
Comme à son habitude Loïc Clément nous régale d'une histoire pleine de moral et de poésie, relatant le temps qui passe et la difficulté d'avancer dans la vie lorsque l'on a perdu un être cher.La douceur et la beauté du trait de Carole Maurel agrémentée d'une aquarelle parfaitement maîtrisée
rendent encore plus émouvant ce récit, un duo qui fonctionne bien. Seul petit bémol, la pagination minimaliste de 40 pages donne un arrière-goût de trop peu. J'aurais aimé que cette capacité à communiquer avec les plantes soit plus développé tout comme le récit qui aurait mérité quelques pages de plus.Malgré tout "Jeannot" reste un beau récit, un conte fantastique, émouvant pour petits et grands.
Sébastien
Chroniqueur
La Bande Du 9
