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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'article KiloMetre  Zéro Les Koechlin, une saga familiale T2

KiloMetre Zéro Les Koechlin, une saga familiale T2

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Kilomètre Zéro
Tome 2 - Les Koechlin, une saga familiale
 
Scenario : Stéphane Piatzszek
Dessin et couleurs : Florent Bossard
Éditions : Grand Angle

 
Nicolas Koechlin, l’homme le plus riche d’Alsace, rêve de construire la première ligne ferroviaire du département.  Il n’imagine pas toutes les réticences qu’il va soulever. Heureusement, il peut compter sur sa famille pour l’aider. Enfin, normalement.
Une saga familiale mélange de portrait sociétal du XIXe siècle et d’épopée technique réalisée avec beaucoup de justesse par Stéphane Piatzszek et Florent Bossard. Une aventure humaine à suivre.
 

C'est la crise au sein de la famille Koechlin. L'article acerbe dans laquelle Salomé dénonçait les agissements d'un contremaître à l'égard de nombreuses ouvrières de la filature a rendu son frère, Ferdinand, furieux. Même Nicolas, son père, a vu rouge mais sa fibre sociale le pousse à ne demander que des excuses. Fière, Salomé traîne des pieds mais accepte de s'excuser. Excuses que son père s’empresse d'accepter car il sait qu'il va avoir besoin de la plume de sa fille. Son projet de liaison ferroviaire entre Mulhouse et Thann est enlisé. La SIM, vexée d'avoir été mise de côté, soutient un projet concurrent ; les expropriations soulèvent de très nombreux mécontentements et, pour ne rien arranger, les ingénieurs d'André Koechlin n'arrivent pas à mettre au point leur propre locomotive à vapeur. Il va falloir toute la fougue de Léo, le talent de Salomé et l'obstination de Nicolas pour mener à bien ce projet. D'autant que le patriarche a déjà de plus grandes visées en tête : la ligne Strasbourg- Bale. De son côté, le jeune Doomi, libéré de prison a repris son poste sur les locomotives Koechlin et Fink, son frère s’est lié d'amitié avec Théodore Koechlin. Malheureusement, le retour d'un fantôme au risque d’obscurcir leur avenir.

Malgré les déboires de la SNCF, les trains continuent de fasciner. Consacrer une saga à une famille pionnière du rail est donc une chose assez logique. L'album d'ouverture faisait la part belle à l’exposition des relations ouvriers patronat dans l'Alsace laborieuse du XIXe siècle. On retrouve cet aspect dans ce deuxième épisode aux accents davantage encore paternalistes et ce toujours du fait de Salomé Koechlin. Le scénariste nous montre tout l'ambiguïté de l'époque. Salomé est invitée dans un cercle féministe parisien. Elle pense y trouver un soutien mais repart déçue car les féministes ne sont pas intéressées que par la fortune paternelle. Fortune qui leur permettrait une diffusion plus importante de leurs idées ! Mais cette ambivalence n'est pas présente chez toute la famille puisque Ferdinand, à la tête de la filature est tout prêt à protéger un agresseur sexuel en série au nom du profit. Chose qui ne manquera de faire réagir les lecteurs et lectrices d’aujourd’hui ! Dans ce deuxième épisode, davantage de place est consacrée à la construction de la voie ferrée. Je dis bien la voie ferrée car c'est elle qui est au cœur de cet album et non la locomotive. Cette dernière est indissociable des rails, sa construction et son fonctionnement sont bien présents mais elle n'est que partiellement montrée, un peu comme dans le célèbre tableau de Monet. En revanche, la voie ferrée est, elle, bien plus présente. On s'attarde donc plus sur la construction des ouvrages d'art et sur la modification des paysages que sur le labeur des ouvriers mais cela est toujours dû à la focalisation choisie :  les vrais héros, ce sont les Koechlin !  Ces particularités, on les retrouve dans le dessin de Florent Bossard. Le dessinateur fait le choix de travailler sur de grandes vignettes en alternant les plans larges et plus serrés. Ce choix se répercute sur la représentation des personnages : ce sont souvent leurs seules émotions qui transparaissent et l'identification de quelques personnages secondaires pose parfois problème. Rien de tel pour les personnages principaux, qu'on se rassure. Et puis, cela confère au décor une place de choix. C’est ainsi que les intérieurs bourgeois s’opposent brillamment au miteux des masures ouvrières et que les décors extérieurs où sont posées les rails sont aussi lumineux que les conseils d'administration où se prennent les décisions sont obscurs. N'oublions pas l'épilogue de cet épisode qui, s'il voit le premier train roulait dans la plaine d'Alsace, est particulièrement pluvieux. Comme un sombre présage pour l’avenir…

Avec leur KiloMètre Zéro, Stéphane Piatzszek et Florent Bossard proposent de raconter une épopée technique tout en lui accolant un portrait de la société alsacienne du début du XIXe siècle. Un ouvrage qui instruit autant qu'il divertit par son érudition et son dessin spectaculaire.


Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9


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