La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Celui qui voit la fille du quai est lié à elle à tout jamais. Cela sera le cas pour Haurel, personnage imaginé par Alexine et Meddour, coincé entre légende et folie amoureuse. La fille du quai, un ouvrage à lire à tête reposée pour en apprécier tous les plaisirs.
 
 
A bord de leur calèche, Haurel et son père parcourent la route. Mais au détour d’un pont, ils se font braquer par des brigands. L’attaque tourne mal, le cocher sort son arme, tire et blesse un bandit, ces derniers ripostent, les chevaux s’emballent et finissent par faire basculer la calèche dans l’eau. Le père ne survivra pas, Haurel sera retrouvé par un homme et élevé par des gens qui le considéreront comme ayant toujours fait partie de leur clan. Mais un jour, Haurel (l’enfant qui ne touche jamais le sol) va subitement être pris de panique, tomber dans une sorte de coma inexpliqué. Les habitants qui ont secouru le jeune homme vont rapporter à son père adoptif que le jeune garçon, avant de sombrer, avait aperçu sur le quai une jeune fille avec une ombrelle. Il n’en faut pas plus aux anciens pour faire ressortir une vieille légende qui consiste à dire que quiconque voit la fille du quai sera pour toujours lié à elle. Elle ne sera visible que par lui et lui seul, jusqu’au jour où elle choisira de le faire périr. Haurel va grandir, avoir une épouse, une famille mais il ne cessera d’être hanté par cette fille du quai qui sera toujours présente à ses côtés pour l’empêcher de vivre une vie normale.
 
 
Voici un album qui n’est pas facile à classer. Il mêle à la fois le thriller, l’historique, l’ésotérique, l’amour, ce qui en fait un album qu’il faut prendre le temps de bien lire. Les auteurs Alexine et Meddour se sont associés au scénario et ont donné naissance à Haurel, un personnage qui va passer de l’enfance à l’âge adulte sans jamais toucher le sol (je vous laisse découvrir pourquoi) avec une obsession autour de lui, cette femme à l’ombrelle qui semble dicter sa vie.
 

Il est clair que le récit est très difficile à suivre et que cela demande une véritable concentration où chacun pourra conclure à la légende ou la folie d’Haurel, une folie très proche de la passion amoureuse.
Graphiquement, le dessin de Meddour est à la hauteur de ce que nous avons connu sur « Espace Vital » ou encore « Après l’enfer », son style colle parfaitement à l’histoire comme si celle-ci lui était destinée, on peut juste lui reprocher une certaine difficulté dans l’identification des personnages et de l’époque.
En conclusion, « La fille du quai » est un magnifique voyage au pays des songes et des légendes sur fond d’amour et d’érotisme.

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