La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Florence n’est pas amoureuse de ce riche industriel qui veut la convaincre d’arrêter sa carrière d’actrice pour l’épouser. L’amour ne s’achète pas, pas plus que cette œuvre inachevée par Pagnol sous le régime nazi.
 
 
A l’aéroport de Lyon, Dominique et son père le Baron discutent affaires et en particulier celle du cœur. La famille de Dominique est très fortunée et la décision de prendre pour épouse une jeune actrice et maîtresse de surcroît n’est pas des bienvenues dans ce monde. Le père de Dominique n’est pas contre l’idée mais à condition que cette jeune fille fasse une croix sur sa carrière d’actrice. Il faudra tout faire pour cacher aux yeux du monde et de la famille ce passé si peu recommandable. Malgré une mauvaise météo, Dominique choisi de décoller avec son monoplace pour rejoindre sa promise à Paris. De son côté, la belle Florence émet peu d’enthousiasme à retrouver son prétendant, beaucoup moins que sa propre mère qui voit en cette union un avenir financier tout tracé pour sa fille et sa suite. Visiblement les intentions sont bien différentes.
   
« La prière aux étoiles » est sûrement l’une des œuvres les moins connues de Marcel Pagnol et pour cause, cette œuvre destinée au cinéma a débuté en 1941 mais est restée inachevée. En effet, lorsque les Allemands débarquent sur la France, le régime nazi demande à Pagnol de créer un beau cinéma français débarrassé de tout juif. Pagnol refuse, il revend ses studios à la Gaumont, détruit les bandes en cours de tournage de « La prière aux étoiles » et passe en zone libre du  côté de Marseille.
Heureusement, la collection Pagnol des Editions Grand Angle va donner une seconde chance à cette œuvre méconnue. Ainsi la belle Florence va prendre vie et les lecteurs pourront découvrir les mœurs et coutumes de l’aristocratie de l’époque. L’enjeu est effectivement là pour Pagnol qui à travers cette œuvre avait pour ambition de dénoncer les us et coutumes des riches familles françaises où les mariages sont arrangés et où l’argent prend le pas sur les sentiments. L’auteur aurait également profité de ce film pour livrer discrètement une partie de sa vie privée.
 

Sur un ton très théâtral, les scénaristes Scotto et Stoeffel vont faire vivre à leurs protagonistes un enchaînement de partitions de jeux de rôle où les faux semblant sont omniprésents, permettant de mettre du piment à l’histoire et de donner la possibilité aux dessinateurs Marko et Holgado de montrer l’étendue de leur talent pour adapter leurs découpages à la mise en scène.
Une belle œuvre qu’il aurait été dommage de laisser dans le fond d’un placard.

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