Début 20e siècle, le professeur Appleton, aussi britannique qu’égyptologue réputé est retrouvé errant dans le désert, proférant des propos incompréhensibles. Cette information interpelle Victor Billetdoux.

Secondé par Charles Hippolyte-Constant, jeune égyptologue prometteur, le journaliste décide de mener l’enquête. Le duo plonge sur les traces d’Appleton à l'intérieur d'une pyramide. Manquant de matériel, les deux amis sont obligés de repartir au Caire lorsqu'ils sont interceptés par un messager, lui-même pourchassé par des êtres mi-homme mi-monstre. La lettre qu'il porte invite Hippolyte-Constant auprès d'un marchand parisien d'antiquités égyptiennes. Si le mystérieux rendez-vous éclaire un peu l’énigme, le jeune homme échappe de peu un attentat. De retour en Égypte, il part à la recherche du reporter qui semble s'être volatilisé depuis quelques jours. Finalement, ensemble, ils finissent par percer le mystère de la pyramide oubliée et pensent en avoir terminé avec l’infâme professeur Julius. Cependant, à peine sont-ils rentrés à Paris que de mystérieuses momies font parler d'elle...
Victor Billetdoux est le personnage emblématique de Pierre Wininger. Comment, vous ne connaissez pas Pierre Wininger ? Je vous rassure, ce dessinateur des années 70-80 était aussi talentueux que discret et, comme il nous a quitté en 2003, les jeunes générations sont orphelines de son art. C'est

sous l'impulsion de la coloriste Marie Galopin (
Alf-Life,
Les années rouge et noir ou encore
Là où nait la brume) que les enfants du dessinateur ont accepté de rééditer les œuvres de leur père. Et à tout seigneur tout honneur, commençant par la couleur. En 1976, la
Pyramide oubliée sortait en noir et blanc. Bien après la télévision, cette réédition découvre la couleur. Alors j'entends déjà certains esprits chagrins et réactionnaires affirmer que c'était mieux avant mais personnellement (comme je ne connais pas le avant) je trouve que cela apporte une touche d'élégance et une pointe de nostalgie au trait vif de Pierre Wininger. Ce qui est troublant, c'est la ressemblance stylistique avec un autre génie du 9e art : Jacques Tardi. Mais attention, aucun plagiat là-dedans puisque la
Pyramide oubliée a été conçue avant les premières aventures d'
Adèle Blanc-Sec. C'est dire la qualité du dessin ! Il ne faut pas oublier que Wininger avait Forest pour mentor et vouait une

immense admiration à Tardi. En ce qui concerne le scénario, c'est un mélange entre de l'égyptologie fantastique et une enquête policière et il est tout simplement impossible de reposer l'album avant la dernière page. Le rythme est envoûtant et même si certains rebondissements sont un peu prévisibles, l'ensemble est extrêmement bien mené. Quant aux personnages, ils imposent immédiatement leur caractère, leur charisme tout en conservant une pointe de mystère propre à tous héros !
Vous l'aurez donc compris, cette
Pyramide oubliée est l'occasion de (re)découvrir une pépite de la bande dessinée des années 70.
La Bande Du 9