La bande du 9 : La communaut du 9ème art

  Avec "la tempête", Marino Neri nous embarque dans un thriller psychologique au cœur des Alpes italiennes. Un album à la colorisation froide et efficace à l'image de ce récit.

   Alors que l'été est au plus chaud et qu'il se rend à un stage de formation dans les Alpes italiennes, Manuel, informaticien de métier, voit son trajet stoppé à quelques kilomètres de sa destination, suite à une avarie de l'autocar dans lequel il voyageait.
   Jugeant de la proximité de sa destination, il décide de faire le reste du voyage à pied. Un bon bol d'air ne pourra que lui faire du bien. En route vers l'hôtel "Léon d'Oro", où il doit séjourner, il traverse un petit village. C'est là qu'il décide de faire halte afin de demander son chemin et de se reposer un peu tout en buvant une bonne blonde bien fraîche à la terrasse d'un café. Alors qu'il profite de cet aparté, il va assister à une scène pour le moins violente. L'un des clients du bar va se faire agresser par un homme tout droit sorti de sa belle voiture. Le temps qu'il comprenne ce qu'il venait de se passer et Manuel vient porter son aide au client malmené et mise à terre. Ce dernier s'est vu reprocher par son assaillant le fait de trop tourner autour de sa villa. Au même moment les clients restés dans le bar affluent et demandent des explications. Manuel leur raconte ce qui s'est passé, mais déjà, l'agressé, un benêt, a mis les voiles en lui subtilisant sa casquette.
   Déstabilisé par cette mésaventure, Manuel reprend sa route lorsque en chemin, il découvre par hasard la villa dont il était question. Cherchant réparation et à assouvir sa curiosité, il s'approche et découvre  les raisons qui poussaient, ce soit disant attardé à tourner autour.
  Avec "la tempête", Marino Neri nous offre un récit parfaitement maîtrisé à la narration plutôt sobre. Ici, tout est mis en lumière par l'image et par la construction du récit. Dès les premières pages, ils commencent à distiller des indices, c'est rythmé, calé, faisant petit à petit monter la pression. Il fait progressivement basculer ce récit aux allures de chronique sociale en un véritable drame.
  Habilement, l'auteur soulève de nombreuses problématiques contemporaines, telles que la violence conjugale, le voyeurisme, les faux-semblants... Tout en faisant référence à de nombreux classiques.
   Ils nous emportent dans univers pesant et froid où tout est montré par le dessin et galvanisé par une colorisation froide et presque monochrome. Le dessin est d'ailleurs à l'image de l'œuvre, précis et détaillé, tout en restant dans la suggestion, en totale adéquation avec le scénario.

   Une BD atypique, un drame social orchestré autour de 4 personnages principaux aux psychologies plutôt hétéroclites rendant la tension palpable. Une BD captivante, poignante, une réflexion sur les relations humaines et les conséquences de nos actes. Un album à l'intrigue soigneusement construite fait de rebondissements et de déclarations troublantes.