La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Cinq femmes qui n’ont rien en commun vont s’associer pour survivre dans un Far West où la testostérone prend un peu trop de place. Une histoire habilement contée par Olivier Bocquet qui a su allier sentiments et action, puis brillamment illustrée par Anlor et Elvire de Cock qui ont mis toute leur énergie pour rendre cette aventure encore plus vraie que nature.
 
 
En pleine campagne, emprisonnée dans une cage de fer, une jeune fille de couleur nommée Abigail tente de se déplacer en la poussant. Après de multiples tentatives, Abigail arrive à rejoindre la forêt pour se mettre à l’abri. Mais les bruits de la cage sur le sol et les cris de la jeune fille n’ont pas manqué d’attirer les coyotes qui se rapprochent de plus en plus. A travers les grilles, les bêtes affamées tentent de passer une patte ou un coup de gueule pour attraper la prisonnière. Cette dernière doit faire preuve d’un énorme sang-froid et de courage pour lutter contre elles. Les bêtes ne vont fuir qu’après avoir entendu résonner la winchester de Kathleen. La jeune séquestrée pense être sauvée mais l’arrivée d’une indienne nommée Chumani risque de tout remettre en question, d’autant que cette dernière a un compte à régler avec  Kathleen.
 

Après une introduction fort sympathique qui permet de faire la connaissance d’Abigail, une jeune noire d’une douzaine d’années condamnée à mort pour avoir tué un homme qui tentait de la violer, puis celle de Kathleen, jeune irlandaise qui a suivi son mari médecin mais dont le destin s’est arrêté le jour où leur convoi s’est fait attaquer par des indiens dont le frère de Chumani que Kathleen a descendu. Ces trois femmes qui n’ont rien en commun vont s’entendre pour sauver Abigail. Elles seront rapidement rejointes par Daisy et Cassie pour former un groupe de gunners qui vont s’allier pour lutter face à la violence des hommes et les dures conditions de vie du Far West.
Les histoires de western sont souvent l’apanage des hommes, la gente féminine étant réduite à rester à la ferme ou finir entraîneuse dans un saloon. Dans cette histoire, Olivier Bocquet (Frnck, le prédicateur..) s’est attaché à conserver l’univers du Far West avec ses mœurs et des hommes violeurs, alcooliques, violents et n’ayant aucun respect pour la femme mais en ajoutant un groupe de femmes qui par union vont se révéler des plus rebelles.
 

Ce premier épisode n’est pas un album d’introduction comme on peut souvent le voir avec des premiers tomes, au contraire, les présentations sont rapidement faites, les personnages et le lecteur vont vite rentrer dans l’action. Violence, tueries, vengeance sont maintenant les mots d’ordre de ce groupe dont la vie ne semble pas être une fiction tellement les actions paraissent réelles. La machine est lancée et les 64 pages ne seront pas suffisantes pour conter toute l’histoire mais cela va permettre de positionner toutes les intriques et de donner envie de connaître le passé de toutes les protagonistes si elles arrivent à rester en vie.
Cette histoire colle parfaitement à la dessinatrice Anlor qui nous avait envoûtés avec de belles histoires telles que « A coucher dehors » ou encore « camp poutine ». Son style est maintenant bien identifiable même s’il semble un peu moins marqué dans cet ouvrage. Anlor fait partie de ces artistes capables de changer d’éléments, de lieux, d’époque, sans que leur talent ni la qualité de leur travail en souffrent. On appréciera particulièrement les différences de découpage où l’auteur change la forme de ses cases dès que le rythme s’accélère.
Merci aux auteurs pour ce bon moment et vivement la suite des ladies with guns.

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