La bande du 9 : La communaut du 9ème art

   Avec ce troisième tome du Silence du Rossignol, Benjamin Bachelier et Stéphane Melchior concluent avec brio, le premier cycle de l'adaptation du best-seller de Lian Hearn, "le clan des Otori ". Un récit mêlant habilement poésie, combat, amour et trahison dans un japon médiéval mythique, où l'on continue de suivre Takeo et Kaede. Deux âmes-sœurs liées et vouées à de grandes destinés.
 

Alors que Takeo s'apprêtait à marcher sur "le parquet du rossignol" et à tuer Sire Iida, chef du clan Tohan, il est fait prisonnier par la Tribu. Ses derniers, ont trahi Shigeru et kidnappé Takeo afin de faire valoir leur droit sur sa personne. Désormais, Shigeru est livré à lui même et arrêté pour trahison. Soupçonné d'adhérer aux croyances des invisibles et de tentative de meurtre, il est voué à une mort lente et exemplaire.
Kaede, quant à elle, est inquiète, elle n'a aucune nouvelle de Takeo et sa réputation d'apporter la mort à tout homme qui la désire lui colle plus que jamais à la peau. Entre humiliation et déshonneur, elle aura forte à faire.
Takeo lui n'a d'autres choix que d'offrir sa vie à la tribu en concluant un pacte lui permettant d'abréger les souffrances de son père adoptif. Parviendront-ils à accomplir leur destiné et à consommer un amour partagé ?
Dans ce récit à deux voix, Stéphane Melchior nous offre une conclusion puissante et captivante. Ici, on suit les destins entremêlés de Takeo et de Kaede, servi par une écriture fluide et ciselé. Entre vengeance, guerre, amour, trahison et retournement de situation, cette adaptation transporte le lecteur dans un univers à la fois magique et dépaysant. Un final explosif, mettant en place une histoire bien ficelé et posant des bases solides pour la suite. D'importants enjeux nous ont été dévoilés au fil des tomes. Mais cette fois-ci, Takeo va devoir prendre ses responsabilités et faire face à des choix qui auront sans nul doute de lourdes conséquences. Pour moi, ce troisième opus est en tout point le plus abouti. Tant au niveau du scénario que du graphisme. Car ici, Benjamin Bachelier se surpasse donnant vie plus que jamais à de multiples personnages attachants et exprimant une riche diversité de sentiment. Il brosse également de superbes décors plongeant tout droit le lecteur dans cet univers médiéval fantastique. Une série d'une grande richesse offrant un excellent moment de lecture. Un très bon premier cycle qui laisse présager une suite des plus prometteuse.