La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Malgré l’horreur de la Guerre, il existe encore de belles histoires comme celle du grand père d’Elie Chouraqui qui va se mettre au service du Louvre et de la France pour sauver notre patrimoine face à l’invasion allemande. Un premier tome qui met en haleine.
 
 
De retour de permission militaire, dans le train qui le ramène auprès de sa famille, le jeune Elie pense à son grand-père Babi Maklouf. Après des retrouvailles familiales chargées d’émotion, Elie rejoint son frère Maurice au chevet du grand-père qui termine ses derniers jours. Des photos traînent dans la pièce, Elie et son frère commencent à évoquer le passé. Babi est né en Algérie mais sa venue n’a pas été simple. Ses parents Néné et Guy n’arrivaient pas à maintenir en vie leur enfant alors pour conjurer le mauvais sort, pendant la grossesse de Néné, le rabbin Tétouan leur conseille de confier l’enfant dès sa naissance aux femmes arabes de la casbah et ceci pendant 7 ans, sans aucun contact. Ce sont ces femmes qui vont élever Babi et lui donner le nom de Maklouf. Le jour de ses 7 ans, ses géniteurs vont récupérer l’enfant dans la joie, la fête et les youyous des femmes de la médina. Mais quelques années plus tard, la première guerre mondiale éclate, Guy part rejoindre l’armée française. Babi ne reverra plus son père et deviendra le chef de famille. L’amour viendra frapper à sa porte avec cette petite vendeuse de chaussures puis un bon nombre d’années plus tard cela sera le départ pour la France avec sa femme et tous les enfants. Après quelques mois difficiles, Babi trouve un poste de gardien de nuit au Louvre, il est aux anges mais parallèlement l’Allemagne nazie vient d’envahir la France.
 
 
L’histoire de ce gardien de nuit au Louvre est tout à fait exceptionnelle. Certes, cette dernière est médiatiquement mise en avant car il s’agit tout simplement de la véritable histoire du grand-père d’Elie Chouraqui le célèbre réalisateur.  Au-delà de l’effet médiatique, nous ne pouvons que le remercier d’avoir proposé cette histoire et nous faire découvrir ce parcours atypique et courageux de son grand-père.
Nous sommes en 1940, L’Allemagne nazie approche à grand pas de Paris. La panique commence à se faire sentir dans la capitale. Au musée du Louvre, les œuvres majeures sont délocalisées par le conservateur afin de leur éviter d’être pillées par les Allemands. Mais il reste encore 492 œuvres au moment où le grand-père prend son poste de gardien de nuit. Tout est mis en œuvre pour faire partir les derniers camions mais il manque encore un chauffeur. Babi n’écoutant que son cœur et son amour pour l’art et la France, décide de prendre le volant de ce dernier. Une histoire totalement incroyable de courage et d’héroïsme de cet homme qui va être recherché à la fois pour ces œuvres mais également pour ses origines juives.
 

Cette histoire est à la fois poignante car le lecteur va suivre de l’intérieur, et en compagnie de la famille, cette fuite contre l’occupation. Ce premier tome est plutôt basé sur l’enfance du grand-père et la mise en place du contexte politique mais la deuxième partie laisse entrevoir les premiers méfaits de la guerre avec l’exode, la rencontre avec les premiers allemands, les premiers morts et la peur d’être juif sous l’occupation. Merci à monsieur Chouraqui pour cette histoire et ce scénario au découpage fluide et agréable à lire.
Le dessin a été confié à la jeune dessinatrice Letizia Depedri, on aurait pu imaginer un dessin beaucoup plus dur et marqué par rapport au sujet mais au contraire, le dessin grand public de l’artiste italienne a pour vocation de pouvoir être lu par tout type de lecteur, ce qui permet de faire passer avant tout l’histoire familiale plutôt de l’Histoire avec un grand H.
Il nous tarde de poursuivre l’aventure avec Babi

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