La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Edition : DARGAUD

 

Au cœur d’un Japon médiéval, Sadakio part en quête du masque aux mille larmes qui permettra à son fiancé de revenir à la vie. Un magnifique récit qui entraîne le lecteur dans une belle histoire où se mélangent amour, tradition, violence et action. A découvrir rapidement.
 
 
87ème année du Saule, dans la plaine du Mizushiro, les troupes du clan Zuni pansent leurs plaies et se regroupent vers l’arrière. La défaite a été rude, l’arrière garde a du mal à suivre le rythme d’autant que leurs ennemis les Gaïu sont sur leurs traces. Ces derniers ne veulent pas laisser de survivants et ils fondent rapidement sur les camarades de Koburo qui sera l’un des premiers à tâter du fer et y laisser la vie.
 
Une fois le massacre terminé, la plaine n’est plus qu’un champ de bataille jonché de corps et de sang. C’est le temps des charognards, des dépouilleurs de cadavres, orchestré par des paysans affamés. Alors qu’ils sont à l’ouvrage, une jeune fille sortie de nulle part s’approche d’un corps sans vie. Sous les regards abasourdis, Sadakio est venue récupérer le corps de son fiancé Koburo. N’ayant pas assez de force, elle propose aux paysans de l’aider à ramener la dépouille dans son village. En échange, elle s’offrira aux courageux paysans. Masamura se porte volontaire pour accompagner Sadakio. Après plusieurs heures passées en sa compagnie et des funérailles dans la pure tradition, Masamura se prend d’affection pour la jeune veuve. Mais cette dernière a d’autres idées en tête, elle souhaite se mettre en quête du masque aux mille larmes qui selon la légende est capable de ramener à la vie les êtres disparus. C’est alors que débute le long périple de Sadakio, sous l’œil bienveillant de Masamura.
 
 
Selon la légende, le masque aux mille larmes aurait la faculté de ramener les êtres chers du royaume des morts. C’est le dernier recours pour Sadakio qui avait fait la promesse à son fiancé de fonder une famille. Le lecteur se trouve ainsi embarqué rapidement dans cette histoire qui mélange à la fois mythologie et histoire d’amour.
Le récit est bien ficelé, David Chauvel a réussi à doser les éléments qui composent cet album. L’amour, la passion prennent une part importante mais juste ce qu’il faut pour ne pas tomber dans le roman à l’eau de rose. Le Japon médiéval vient ainsi contrebalancer le contexte, permettant de passer un agréable moment par un voyage dépaysant où l’on ne voit pas le temps passer.
D’autant que le meilleur reste à venir. Ce premier tome permet de planter le décor mais il reste tout à découvrir au sujet de ce masque et de son utilisation, et surtout les auteurs ont planté plusieurs pistes au sujet de Masamura qui ne semble pas être le simple paysan bavard qu’il laisse paraître. Ce dernier semble avoir un lourd passé chargé de secrets que nous ne manquerons pas de découvrir dans le second volet qui risque d’être dense.
 

Mais en attendant nous nous contenterons de ces violentes scènes de combat où Masamura n’a pas peur de mourir. Une totale opposition avec la douceur de Sadakio qui cherche à ramener à la vie son fiancé. C’est cette belle opposition qui donne tout son charme à cette histoire.
Nous n’avons pas encore parlé du dessin de Roberto Ali, et cela serait un tort de ne pas le faire car ce dernier est en fusion avec l’histoire. Les décors sont minutieux, les personnages très expressifs et identifiables, et les scènes de combat, assez violentes, sont hyper réalistes grâce à un découpage intelligemment pensé.
Une belle surprise que nous vous recommandons.

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