La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Lorsqu’une starlette de téléréalité est victime d’un braquage rocambolesque à Paris, toute la planète est en émoi.
Une enquête ultra détaillée autant qu’un récit policier avec une touche de satire sociale signée des journalistes François Vignolle et Julien Dumond et joliment mis en image par Grégory Mardon
 
Mercredi 28 septembre 2016, l'aéroport du Bourget est totalement bouclé. Ce n'est pas un nouvel attentat et encore moins un chef d'État qui est attendu par les paparazzis, mais juste Kim Kardashian !! La starlette des réseaux sociaux est l'invitée vedette de la Fashion Week parisienne. Entourée de son garde du corps, sa maquilleuse, son assistante personnelle… elle est descendue au « no adress », près de la Madeleine, où elle a ses habitudes.
À quelques encablures de là, le « vieux », de son vrai nom Aomar Aït Kacem constitue son équipe et collecte des renseignements : il a prévu de braquer la femme d'un rappeur américain. Mais attention, un braquage à l'ancienne avec cagoules, flingues, scotch et … vélos pour assurer la fuite discrète. Le butin est à la hauteur : il y en a pour 9 millions € !! Malheureusement, la victime est plus célèbre que les voleurs ne le pensaient et toutes les polices de France et de Navarre, ainsi que les followers du monde entier ont une idée sur les bijoux.

Le 4 octobre 2016, le petit monde des réseaux sociaux du monde entier se réveillait abasourdi : la callipyge star de la téléréalité, Kim Kardashian, venait d'être victime d'un horrible cambriolage dans la suite d'un hôtel parisien. Immédiatement, des centaines, des milliers de messages de soutien sifflaient sur la toile. Cet événement, les journalistes François Vignolle, directeur de rédaction à RTL, et Julien Dumond, grand reporter pour le magazine Sept à Huit de TF1, ont eu l'idée de le transformer en scénario de bande dessinée. Grâce à leurs sources journalistiques, l'album retrace avec beaucoup de précision tout ce que nous savons du vol, tout en anonymant les suspects puisque l'affaire n'est pas encore passée en jugement. Nous suivons donc l'enquête menée par la BRB de la prise d'empreinte au coup de filet final en passant par de nombreuses filatures. Si cela donne une intrigue policière haletante, c'est aussi parce que les braqueurs étaient très old school. De part leurs âges d'abord mais surtout par leur méthodologie. Il faut dire que les repérages étaient simplifiés puisque la victime mettait tout ce dont ils avaient besoin en ligne, à leur disposition. C'est également en cela que l'album être intéressant : il démontre la dichotomie croissante du monde entre les riches et les pauvres, entre les connectés et les autres. L'idée n'est tout de même pas de faire pleurer dans les chaumières, non plus de justifier le braquage, mais uniquement d'apporter une explication. C'est Grégory Mardon qui se charge de donner vie à cette rocambolesque aventure. Le dessinateur de Corps à Corps n'a pas eu besoin de longues soirées de recherche : ses scénaristes avaient déjà tout ! Il adopte dès lors un style assez réaliste, donnant une âme autant qu'une gueule à chacun de ses personnages. C'est ainsi qu'on se prend d'affection pour Kim Kardashian (oui, oui, c'est possible !) avant certes de détester et de sourire de ses réflexions ; puis pour les voleurs et enfin pour les policiers.

C'est donc un reportage autant qu'une enquête policière doublée d'une critique sociale assez acerbe que ses Bijoux de la Kardashian. C'est surtout trois bonnes raisons de lire cet album.

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