La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Rock, un chef d'une famille à l'époque préhistorique, se sent bien seul à la maison entre sa femme, ses deux filles et son fils surcouvé. Une sortie en famille ratée va être le déclencheur d'une crise de paternité et de masculinité.
 

 
Après la famille Pierrafeu au cinéma ou la série de bande dessinée Silex and the City, les Raspberry revisitent le genre de la famille préhistorique. Cette nouvelle série se veut être un miroir de la famille sous le prisme de la paternité et de la virilité actuelle. On y découvre Rock, un père de famille se battant malgré sa femme et ses deux filles pour que son unique fils devienne un homme et abandonne sa fascination pour les poupées de petites filles. Après une sortie camping ratée qui se devait être un rituel familial, Rock passe à la vitesse supérieure avec un rituel ancestral.
 
L'ouvrage joue à fond la carte de l'anachronisme jusqu'à avoir des voitures à moteur qui polluent ainsi qu'un foyer équipé de tout l'électroménager moderne. Mais si voir dans Silex and the city une société EDF pour Énergie du feu paraît cohérent, autant un smartphone à l'époque de Cro-magnon ne paraît pas logique. L'époque à laquelle se passe l'histoire importe peu, elle aurait très bien pu se dérouler à l'époque médiévale.
 
 
Faisant peu de références à la société actuelle, hormis celle de la remise en question de la place de l'homme dans la famille, cette nouvelle série utilise l'époque préhistorique uniquement pour s'axer sur le problème de la virilité de Rock. Ce personnage semble un peu rustre, notamment lorsqu'il enlève son fils pour réaliser le rituel des ancêtres afin d'en faire un homme, un vrai. On trouve en lui beaucoup de clichés des hommes ayant peur de perdre leur virilité comme le fait d'être réfractaire à voir un conseiller conjugal.
 
Même si le personnage peut être violent dans ses mots, il n'en reste pas moins attachant puisque qu'il  ne veut que le bien pour son enfant. Il ne se sent pas écouté par son épouse, et sa fille aînée est trop en prise avec sa crise d'adolescence pour se rend compte que son père est triste. Le voir parler avec sa propre conscience semble logique. Heureusement qu'un rendez-vous chez une conseillère conjugale va être pour lui l'occasion d'innover ensuite avec son fils. On finit par s'attacher à lui ainsi qu'à son histoire, on attend en fin d'album la suite des péripéties.
 
 
Au niveau du dessin, l'album est très bien colorisé avec des personnages expressifs. On aurait presque l'impression que les traits de ces derniers changent au gré des planches. L'ensemble fonctionne très bien.
 
Au final Les Raspberry ne renouvellent pas vraiment pas le genre, mais reste un album très agréable à lire malgré ses incohérences.
 

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