La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Mausart, fort de son triomphe viennois, s’est vu proposer une grande tournée en Italie qui doit se terminer en point d’orgue à Venise, en plein carnaval. Pour le virtuose, la Sérénissime est aussi envoûtante que dangereuse…
Thierry Joor et Gradimir Smudja poursuivent avec brio leur magnifique biographie  du génial Mozart.
Fort de son succès, que dis-je, de son triomphe à Vienne, le jeune Mausart se voit proposer par l'empereur  lui même une tournée dans toute l'Italie. Si le jeune souriceau va de concert en concert, il se languit de sa chère Constance, avec qu'il entretient une correspondance passionnée. Heureusement, cette tournée prend bientôt fin avec une représentation dans la Sérénissime, Venise, qui se prépare pour le carnaval. C'est ainsi qu'après un trajet interminable, Mausart débarque enfin sur la place Saint-Marc où il est reçu par Monsieur Lopar, cousin de Ligo, lui-même serviteur de Salieri. L'hôte s'est vu recommander un accueil « aux petits oignons ». Expression bien mystérieuse pour la souris mais après tout… Il profite de son guide afin de découvrir Venise et son carnaval, ses jolies courtisanes et sa magie. Mais lorsqu'on est une petite souris, la cité réserve bien des pièges...

Mausart, ou comment faire du génie une petite souris. Cette idée géniale, on la doit à un des maîtres de l'anthropomorphisme, j'ai nommé Gradimir Smudja. Déjà l'an passé, avec son comparse Thierry Joor, il nous avait régaler avec la naissance du virtuose. On avait ainsi découvert Mausart, jeune souriceau résidant dans le piano du musicien officiel de la cour. Désormais connu et reconnu, le petit prodige s'est vu proposer une tournée en Italie, terre des arts s'il en est. S'il n'y voit qu'une occasion trouvée par Salieri pour l'éloigner de la cour, il profite néanmoins de sa gloire. Seule lui manque sa chère Constance. Afin de clore cette tournée en apothéose, le dernier concert doit avoir lieu à Venise. La Cité des Doges se préparant pour le carnaval, elle s’est parée de ses plus beaux atours. Pour Mausart, c'est l'occasion de découvrir les mœurs, parfois légères, de la cité mais aussi, et surtout, de visiter la Sérénissime. Pour Gradimir Smudja, c'est la possibilité de nous montrer une nouvelle fois toute l'étendue de son talent. Pas une planche qui ne soit digne d'entrer dans un musée. Toujours fortement inspiré par les impressionnistes, il en reprend les codes et les l'interprète à sa façon. Il faut dire que le carnaval de Venise s’y prête à la perfection. Il est peu dire qu’arrivé à la page 13, le lecteur a véritablement le souffle coupé par la place Saint-Marc, noire de monde, la basilique en arrière-plan. C'est bien simple, on aurait presque envie de chercher Charlie tant la foule bigarrée est dense ! Et puis, la magie de Venise opère également dans le scénario concocté par Thierry Joor. Flottant entre rêve et réalité, le scénariste multiplie les péripéties avec un point d'orgue la rencontre entre deux monstres sacrés de la musique. Mais là, chut !! Je préfère vous laisser découvrir cette jolie petite ritournelle par vous-même…

Avec Mausart à Venise, Thierry Joor et Gradimir Smudja poursuivent leur évocation de la vie de Mozart avec toujours autour de virtuosité. Un régal pour l'esprit et les yeux !!

x J'aime