La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Mausart est un souriceau qui vit dans le piano du musicien officiel de la cours d’Autriche. Un matin, pensant la maison vide, il joue une mélodie si envoutante que le couple royal, passant par là, en tombe amoureux. Malheureusement, ils pensent que c’est l’œuvre de Salieri et si ce dernier veut conserver sa place, il va devoir trouver le véritable compositeur et le convaincre de participer à une supercherie.
Thierry Joor et Gradimir Smudja nous proposent leur vision de la jeunesse de Mozart sous les traits d’une souris. C’est drôle et émouvant, captivant et magnifiquement illustré.
 
Lorsqu'on est d'une une souris du nom de Wolfgang Mausart, on vit dans le piano du musicien officiel de la cour du roi d'Autriche. Mais quand ce musicien est un loup, on apprend à se faire tout petit. Malheureusement, la fièvre de la musique est plus forte et, un matin, la maison étant vide, Mausart en profite pour jouer les airs qui lui trottent dans la tête. Par hasard, le carrosse royal vint à passer par là et la musique arriva aux oreilles du couple de monarques. Pour le plaisir de la sa reine, le roi ordonna à Salieri de rejouer le morceau. Pour conserver sa place, le loup va devoir mettre la pâte sur la souris et  la convaincre a jouer le morceau sans que quiconque ne se doute de la supercherie. Si Salieri peut compter sur le chat Ligo, son domestique, Mausart va avoir besoin de l'aide de toute sa famille ainsi que de la mystérieuse Constance. Mais après tout, lorsqu'on s’appelle Mausart, la solution vient incontestablement de la musique.

Cette semaine, la bande dessinée a décidée de rendre hommage à Mozart. Si  pour Casterman et Frantz Duchazeau c'est plutôt l'époque parisienne grâce à Mozart à Paris, Thierry Joor et Gradimir Smudja partent dans une autre direction. C'est Gradimir Smudja qui, le premier, a eu l'idée d'appeler Mozart « Mausart » et d'en faire une souris. Par la suite, Thierry Joor a imaginé une histoire dans laquelle le souriceau mélomane va éclore. Malheureusement, cette réussite ne va pas être une sinécure. Les embûches vont être nombreuses et les soutiens aussi nombreux que ceux qui vont lui mettre des bâtons dans les touches du clavier. Néanmoins, Thierry Joor réussit à rester fidèle au début de la biographie du célèbre compositeur. Il y insère même une bonne dose d'émotions. Comment les plus jeunes pourront-ils ne pas envier jeune Mausart avec son père si affectueux, prêt à tout pour sauver son fils. On s'éloigne tout de même un peu de l'original: amateurs de biopics précis, passez votre chemin. Enfants (et adultes) amateurs de belles histoires et des belles musiques, cet album est pour vous. D'autant que l'intrigue est portée sur papier par un Gradimir Smudja en pleine forme. Le dessinateur serbo-italien est comme un poisson dans l'eau dès qu'il est question d’anthropomorphisme. On retrouve également son talent pour la réalisation de grandes planches où l'élégance des décors n'a d'égale que la vivacité des personnages. Et pour ne rien gâcher, la colorisation renvoie avec maestria au XVIIe siècle. C'est beau et extrêmement plaisant à lire. A noter enfin le superbe cahier graphique en fin d’album afin de voir toutes les facettes du talentueux dessinateur.

Avec ce Mausart, Smudja, bien accompagné de Thierry Joor, rend un vibrant hommage à l'immense compositeur autrichien. À lire pour mieux connaître l'enfance de l'artiste mais aussi pour se régaler des dessins d’un autre maître.

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