La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Scénario : Olivier Peru
Dessin : Lucio Leoni et Emanuela Negrin
Couleurs : Elodie Jacquemoire
Editions : Soleil

 

A Laurent le magnifique succède son fils Pierre. Malheureusement pour Florence, le jeune Médicis n’a pas les qualités de son père. Il laisse tout doucement tomber la cité entre les mains du moine dominicain Savonarole. Exilé à Rome, Pierre passe peu à peu la main à ses frères Julien et surtout Jules. Alliés à Machiavel, ils vont renverser le moine.
Ce troisième volet de la saga Médicis retrace davantage l’histoire de Florence que celle des Médicis mais il est vrai que les deux sont inséparables. Il constitue cependant une très belle évocation de la capitale toscane durant ces années troubles.
 
Sur le trône invisible de Florence, les Médicis se suivent mais ne se ressemblent pas. A Laurent succède son fils, Pierre. Malheureusement ce dernier n'a ni la force, ni l'esprit, ni la clairvoyance de ses illustres aïeux. Orgueilleux, décadent, il laisse la cité péricliter et ne voit pas le danger qui la guette. Le jeune roi de France, Charles VIII a des prétentions sur le royaume de Naples. Incapable d’anticiper, Pierre est contraint de céder au monarque français. À Florence, le moine Savonarole, soutenu par le Parti populaire, monte une insurrection et chasse les Médicis. Il installe un régime fondé sur la piété et la loi chrétienne. Exilé à Rome, Pierre doit faire confiance à ses frères, Julien et Jules, pour espérer reprendre la ville. S’engage alors une partie d’échec à 4 : Savonarole, Nicolas Machiavel, Les Borgia et les Médicis vont se livrer dès lors une bataille dont va dépendre le sort de l’Italie mais surtout de Florence.
 
Olivier Peru et les éditions Soleil poursuivent l’évocation de la famille Médicis. Ce troisième tome de ce pentaptyque sert de charnière. Même s'il est intitulé Jules, de l'or à la croix ; il est davantage question de l'histoire de Florence que de celle des Médicis. En effet la cité toscane est au centre de l'intrigue. Diplomatiquement maladroit, Pierre est chassé de Florence. Réfugié à Rome, il doit compter sur la clairvoyance de ses frères Julien mais surtout Jules. À Florence, c’est le moine Savonarole qui fait désormais la loi, faisant oublier l’humanisme et la richesse de la cité. C’est sans compter sur un autre florentin célèbre, Nicolas Machiavel.  Dans cette partie d’échecs, d’autres puissants espèrent dépouiller le vaincu : le roi de France, les Borgia, le Saint-Empire et de nombreux notables italiens. Cela fait beaucoup de monde et c’est un des écueils de l’album. Il est parfois difficile de savoir qui est qui et les retours en arrière pour vérifier les identités sont assez fréquents. On se consolera par la qualité des dialogues. C’est précis, direct et les monologues de Florence sont toujours judicieux. L’ensemble sert à merveille les nombreux rebondissements et autres trahisons. La mise en image à quatre mains (Lucio Leoni et Emanuela Negrin) nous fait remonter plus de cinq siècles  en arrière. La multiplication des angles de vue, les plans larges tant de Rome que de Florence, à l’intérieur comme à l’extérieur sont criants de réalisme. Il ne faut pas oublier les scènes d’action : on croit entendre les épées frapper les boucliers ou sentir l’odeur du poison, arme préférée des Borgia.
 
Vous l’aurez dans compris ce troisième opus est moins facile d’accès que ses prédécesseurs. Il faut dire que l’époque relatée est beaucoup plus complexe. Passé cette difficulté, c’est alors un grand plaisir de voir évoluer ses personnages historiques sous nos yeux.
 

 

x J'aime