Mes quatorze ans
Acheter sur BD FugueMES QUATORZE ANS
Scénario : Lucie MIKAELIAN - Jeanne BOEZEC
Dessin : Lisa CHETTEAU
Editions : GALLIMARD
Maintenant devenue une adulte épanouie, Lucie se repenche sur son journal intime d’adolescente et se lance dans une relecture qui va lui permettre de comprendre pourquoi elle a réussi sa sexualité. Un livre qui n’applique aucune barrière mais sans voyeurisme, uniquement la réalité de la vie.
Lucie à l’aube de ses 30 ans décide de faire un retour dans son passé et de rouvrir son journal intime qu’elle rédigeait à cette époque. Cet énorme journal à spirale jaune retrouvé chez ses parents a plus d’une fois failli finir à la poubelle car il a longtemps été l’objet de sa honte. Dans ce dernier, Lucie a confié sa vie d’adolescente, elle y évoque cette tranche de vie, ses relations avec ses copines, les concerts, les relations tendues entre ses parents mais les trois quarts des sujets évoqués tournent principalement autour de sa sexualité et son objectif voire obsession numéro un durant sa quatorzième année qui est de vouloir perdre sa virginité.
La genèse de ce roman graphique débute par la retrouvaille de ce journal intime. Lucie telle une autre personne avec une vision de trentenaire se replonge avec curiosité sur les écrits d’une adolescente des années 2000. Elle trouve à la lecture que ce journal est attendrissant, drôle et décide de le partager avec ses copines. Le retour intéressé de ces dernières pousse Lucie à ouvrir un compte Instagram et poster une page par jour. Les commentaires et retours d’expérience de jeunes montrent à la jeune femme l’intérêt de son expérience. C’est ainsi qu’au début des années 2020, elle va collaborer avec Jeanne Boëzec pour créer une série de podcasts dont l’objectif est de garder la sincérité, la maturité et les mots crus de la jeune Lucie. C’est avec cette même ligne directrice que sera construit le roman graphique édité par la maison Gallimard avec l’aide de la dessinatrice Lisa Chetteau.
Cet ouvrage de presque 200 pages n’est pas simple à décrire en toute objectivité pour un mâle hétéro de 50 ans ayant une jeune fille de 14 ans à la maison. Moi qui pensait que ma petite princesse sortait de l’enfance avec la remise au placard de ses playmobils et autres livres sur les poneys, voici que j’apprends qu’à 14 ans en 2023, les préoccupations des jeunes filles de notre époque ne sont pas uniquement des problèmes de tenues vestimentaires ou d’avoir du réseau pour regarder des vidéos débiles mais également une ouverture et des pensées sur la sexualité mais surtout des fortes envies de passer à l’acte. C’est bien là tout l’objet du récit, montrer à travers ce journal intime que la vie d’une ado c’est autant de questions autour de la masturbation, de son corps, des expériences, du regard des autres et tout cela pour construire sa sexualité, le point de départ de sa future vie de femme.
Passer le cap de la rupture d’anévrisme, sans dire que ce livre est à mettre entre toutes les mains car il est parfois malaisant (comme le petit Robert, je me mets à la page) ni qu’il peut être un référentiel pédagogique, il est impossible de nier que 16% des jeunes femmes ont eu leur premier rapport entre 10 et 14 ans et que 40% ont fait l’amour pour la première fois entre 14 et 16 ans. Par conséquent, ce bel ouvrage réalisé par le trio Lucie, Jeanne, Lisa devient un point de passage dans la lecture puisqu’il peut à la fois rassurer les jeunes, briser les concepts « hétéronormés », libérer la parole des femmes et ouvrir l’esprit des vieux cons comme moi.
Un petit mot sur le dessin de Lisa Chetteau qui s’est livrée à un exercice particulièrement périlleux car il a fallu mettre en scène un journal intime dont la rédaction est bien loin d’un storyboard destiné à la Bande Dessinée. La jeune femme a donc pris le parti d’alterner à la fois des planches tradi-classiques, des mises en page d’illustrations et mots tels des slogans pour garder le lien indissociable avec le journal intime. Une très belle réussite qui mérite d’être soulignée.
Il y a quelques années, ce type de sujet aurait été censuré dès le départ, aujourd’hui heureusement la société, les mœurs, ont évolué et il est serait mesquin de continuer à cacher les évidences. Nous ne pouvons que conseiller à tout le monde de se pencher dans la lecture de ce livre pour se faire son propre avis. A titre personnel, ma vision est maintenant bien différente.
Lucie à l’aube de ses 30 ans décide de faire un retour dans son passé et de rouvrir son journal intime qu’elle rédigeait à cette époque. Cet énorme journal à spirale jaune retrouvé chez ses parents a plus d’une fois failli finir à la poubelle car il a longtemps été l’objet de sa honte. Dans ce dernier, Lucie a confié sa vie d’adolescente, elle y évoque cette tranche de vie, ses relations avec ses copines, les concerts, les relations tendues entre ses parents mais les trois quarts des sujets évoqués tournent principalement autour de sa sexualité et son objectif voire obsession numéro un durant sa quatorzième année qui est de vouloir perdre sa virginité.
La genèse de ce roman graphique débute par la retrouvaille de ce journal intime. Lucie telle une autre personne avec une vision de trentenaire se replonge avec curiosité sur les écrits d’une adolescente des années 2000. Elle trouve à la lecture que ce journal est attendrissant, drôle et décide de le partager avec ses copines. Le retour intéressé de ces dernières pousse Lucie à ouvrir un compte Instagram et poster une page par jour. Les commentaires et retours d’expérience de jeunes montrent à la jeune femme l’intérêt de son expérience. C’est ainsi qu’au début des années 2020, elle va collaborer avec Jeanne Boëzec pour créer une série de podcasts dont l’objectif est de garder la sincérité, la maturité et les mots crus de la jeune Lucie. C’est avec cette même ligne directrice que sera construit le roman graphique édité par la maison Gallimard avec l’aide de la dessinatrice Lisa Chetteau.
Cet ouvrage de presque 200 pages n’est pas simple à décrire en toute objectivité pour un mâle hétéro de 50 ans ayant une jeune fille de 14 ans à la maison. Moi qui pensait que ma petite princesse sortait de l’enfance avec la remise au placard de ses playmobils et autres livres sur les poneys, voici que j’apprends qu’à 14 ans en 2023, les préoccupations des jeunes filles de notre époque ne sont pas uniquement des problèmes de tenues vestimentaires ou d’avoir du réseau pour regarder des vidéos débiles mais également une ouverture et des pensées sur la sexualité mais surtout des fortes envies de passer à l’acte. C’est bien là tout l’objet du récit, montrer à travers ce journal intime que la vie d’une ado c’est autant de questions autour de la masturbation, de son corps, des expériences, du regard des autres et tout cela pour construire sa sexualité, le point de départ de sa future vie de femme.
Passer le cap de la rupture d’anévrisme, sans dire que ce livre est à mettre entre toutes les mains car il est parfois malaisant (comme le petit Robert, je me mets à la page) ni qu’il peut être un référentiel pédagogique, il est impossible de nier que 16% des jeunes femmes ont eu leur premier rapport entre 10 et 14 ans et que 40% ont fait l’amour pour la première fois entre 14 et 16 ans. Par conséquent, ce bel ouvrage réalisé par le trio Lucie, Jeanne, Lisa devient un point de passage dans la lecture puisqu’il peut à la fois rassurer les jeunes, briser les concepts « hétéronormés », libérer la parole des femmes et ouvrir l’esprit des vieux cons comme moi.
Un petit mot sur le dessin de Lisa Chetteau qui s’est livrée à un exercice particulièrement périlleux car il a fallu mettre en scène un journal intime dont la rédaction est bien loin d’un storyboard destiné à la Bande Dessinée. La jeune femme a donc pris le parti d’alterner à la fois des planches tradi-classiques, des mises en page d’illustrations et mots tels des slogans pour garder le lien indissociable avec le journal intime. Une très belle réussite qui mérite d’être soulignée.
Il y a quelques années, ce type de sujet aurait été censuré dès le départ, aujourd’hui heureusement la société, les mœurs, ont évolué et il est serait mesquin de continuer à cacher les évidences. Nous ne pouvons que conseiller à tout le monde de se pencher dans la lecture de ce livre pour se faire son propre avis. A titre personnel, ma vision est maintenant bien différente.
Eric
Chroniqueur
La Bande Du 9
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