La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Le contre-espionnage de New Cherbourg est sur les dents : une bande de faussaires dépouillent les candidats à l’émigration en leur vendant de faux papiers. L’enquête des jumeaux Glacère et de Julienne s’oriente vers l’hôtel Atlantico et le combat de boxe des ambassadeurs. Mais Pacôme va encore faire parler de lui…
Une nouvelle aventures du contre-espionnage de New Cherbourg à déguster sans modération !
 
À New Cherbourg, les services du contre-espionnage sont sur les dents. Une bande de faussaires sévit, abusant de la naïveté des émigrants. Ce sont les agents Côme et Pacôme Glacère, accompagnés de la jeune et jolie Julienne qui sont chargés de l'enquête. Si les premiers soupçons les orientent vers le théâtre, les investigations se resserrent rapidement vers l'hôtel Atlantico. Ce gigantesque bâtiment accueille de nombreux émigrants en partance pour le nouveau monde et nombreux sont ceux prêt à tout pour partir plus vite. Sous l'impulsion de Pacôme, l'enquête se focalise sur un groupe de chiffonniers. Il faut dire, qu’à leurs heures perdues, ils jouent également aux comédiens pour les émigrants de l'hôtel. Et puis, leur star, John Treburt, cumule les casquettes. Il est passionné de photographies et possède une impressionnante collection de clichés, il est le champion de boxe qui représentera Halifax City au tournoi des ambassadeurs et, pire que tout, il ne laisse pas Julienne insensible. Et pour Pacôme, c'est une preuve suffisante de culpabilité…

En deux mots, j'adore ! Depuis la sortie du premier tome de la série uchronique New Cherbourg Stories, un vent frais de renouveau souffle sur la bande dessinée Franco-Belge et sa ligne claire. Commençons par l'intrigue. Celle de ce troisième opus respecte à merveille le cahier des charges initiale : une enquête policière à l'accent sociale extrêmement juste, dans une ville de Cherbourg magnifiée par l’indépendance avec un soupson de science fiction. On retrouve aussi nos trois héros : les jumeaux Glacère et leur super-pouvoir ainsi que la jeune Julienne. Là aussi, trois personnages principaux dont un gaffeur ; c'est une belle réinterprétation des classiques européens. Ces héros vont enquêter sur un fléau : les faux papiers à destination des émigrants. Bien sûr, le sujet est brûlant d'actualité même si Pierre Gabus prend soin de préciser qu'il s'agit d'une fiction, il rajoute qu'il s'est largement inspiré de l'hôtel Atlantique, véritable porte d'embarquement vers les Amériques. C'est tout le charme de cette série que de  nous montrer la beauté de la ville à travers ses bâtiments emblématiques et qui ont marqué l’Histoire ainsi que celle de nombreuses personnes ; le scénariste prenant soin de parler des gens. C'est ainsi que l’album consacre une large place aux personnages secondaires qui, grâce à leur parcours, concourent à la construction de l'intrigue principale. C'est la mode du néo-rétro automobile adaptée à la bande dessinée. C'est ultra-rafraîchissant et agréable car c'est prolongé par une ligne claire magistralement maîtrisée par Romuald Reutimann. Puisant son inspiration dans Les Pieds Nickelés, Quick et Fluke ou encore les premiers Tintin, le dessinateur normand livre un album qui fleure bon le début du siècle. Il met ainsi en adéquation le fond et la forme. Les personnages sont juste caricaturés ce qu'il faut et que les décors sont d’un réalisme convaincant. Aucune possibilité de confusion et un dynamisme réduit à sa plus simple expression. Simple (il faut dire vite !) et diablement efficace !
 
Avec ce troisième volet New Cherbourg Stories prouve que la série a atteint son rythme de croisière. Installez-vous confortablement et profitez de la lecture.

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