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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

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OLIPHANT

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OLIPHANT
 
Scénario : Loo HUI PHANG
Dessin : Benjamin BACHELIER
Editions : Futuropolis



D’inspiration libre, Oliphant retrace l’expédition d’Ernest SHACKELTON en Antarctique entre 1914 et 1917.
 
 

L’ouvrage s’ouvre avec un voilier à trois-mâts, aux abords de la mer de Weddel dans l’océan Austral, sillonnant, minuscule, au milieu d’icebergs menaçants. L’expérimenté capitaine OLIPHANT est à la manœuvre, confiant sur l’objectif de son expédition : la traversée pédestre de part en part du continent antarctique par le pôle sud. Parmi la dizaine d’hommes d’équipage, le lecteur y découvre en particulier le cuisinier SNARK qui s’exprime avec un mélange confus de plusieurs langues ainsi que le fils adoptif du capitaine, ARCADI. C’est un jeune Russe étrange, d’une vingtaine d’années, qui ne s’alimente pas, se drogue et dont les propos apparaissent prophétiques. De plus, lors d’un baptême qui consiste à immerger les marins néophytes dans l’eau glacée, il se jette à l’eau sans être assuré et survit après être resté sous la glace près de dix minutes. Cependant, le bateau va rapidement se retrouver bloqué par les glaces « comme une amande dans une barre de chocolat », et bien qu’il soit le « bateau le plus robuste du monde », il va couler sous la pression infernale des floes. L’expédition est un échec ; débute alors une nouvelle quête se résumant uniquement à survivre dans cet univers blanc et hostile où la première présence humaine se trouve à plusieurs semaines de voyage en Géorgie du sud.
 

Ce roman graphique est un hymne à la résistance humaine tant physique que mentale avec une lutte de tous les instants pour échapper à la folie. Néanmoins, l’auteur en fait un traitement qui se veut parfois ésotérique tout en insérant du fantastique qui relève sans doute des hallucinations des marins. Les visions et le mysticisme d’ARCADI corroborent cette impression. On s’éloigne alors du récit réaliste d’une expédition polaire ce qui peut laisser songeur le lecteur.
 

Par ailleurs, chaque chapitre est introduit par une présentation - sur une double page - de phénomènes géophysiques ou météorologiques comme la force de Coriolis ou le vortex polaire. Et, si ce n’est pour montrer la force magnifique des éléments, le lien avec le récit interroge. Dans le même registre, les naufragés évoquent un moment l’extinction permienne qui ne sera pourtant documentée que quelques décennies plus tard. Cela étant, le traitement graphique de Benjamin BACHELIER est à la fois magnifique avec des dessins à l’aquarelle de toute beauté mais aussi surprenant lorsqu’il verse presque dans l’art contemporain avec la juxtaposition de lignes géométriques sur la glace, et l’usage fréquent du rouge dans ce monde immaculé.
 
 
En somme, de par son originalité parfois déconcertante, cette œuvre mérite d’être découverte.

Lydie et Nicolas
 
 
 
 


Nicolas
Chroniqueur
La Bande Du 9


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