La bande du 9 : La communaut du 9ème art

La fin du XXIème siècle est marquée par les conséquences d’un conflit nucléaire. Pour survivre,  Les hommes ont créé « un protectorat masculin » et les femmes qui souhaitent lutter se regroupent au sein d’une communauté appelée les « Valkyries ». Sylvain Runberg aime les univers de science-fiction, anticipation et monde post apocalyptique. Une nouvelle fois, il propose avec brio sa vision qui va entraîner les lecteurs à se questionner et à vivre une aventure pleine d’action.
 
 
Les flambeaux sont allumés, toutes les habitantes de la cité sont regroupées en bas d’un cours d’eau à proximité. Un radeau de fortune est à flot, une jeune mère qui vient d’accoucher dépose son fils sur ce dernier et le laisse voguer. Ainsi est le rituel des Valkyries, 50 ans après le premier conflit nucléaire mondial, tous les enfants de sexe masculin doivent être abandonnés. Seules les femmes peuvent rester parmi les Valkyries qui vivent en totale autarcie et ont choisi de se passer de la dictature des hommes. Ces actes font suite à l’accusation d’avoir rendu les femmes responsables du chaos mondial dans lequel le monde survit actuellement. Les règles établies par la cheffe Sigrid sont strictes et appliquées à toutes les habitantes de la cité appelée « Thing ». Mais tout le monde ne partage pas ces dernières et ces rituels. La guerrière Kahina et sa colocataire Ishta enceinte de 9 mois cherchent à rentrer en contact avec les membres des cités libres car il leur est impossible d’envisager de sacrifier le futur enfant d’Ishta.
 
 
C’est en 2031 que va éclater le conflit nucléaire mondial entre la Chine et les Etats-Unis. Le Président des Etats-Unis est alors une femme. L’échec des négociations qui entraînera la conséquence nucléaire va rendre la Présidente responsable du chaos. Mais au-delà de la Présidente, c’est toute la gent féminine qui va être rendue responsable de la catastrophe. Cinquante ans plus tard, les hommes dominent le monde par « un protectorat », réduisant les femmes à l’état d’esclaves. En parallèle, la rébellion s’organise autour d’une communauté de femmes appelées les Valkyries (faisant référence aux guerrières mythologiques nordiques) qui vivent retranchées dans un parc d’attraction entouré de hauts murs où les règles sont strictes et ne valent pas mieux que celles des hommes.
 
 
Ce contexte post apocalyptique proposé par Sylvain Runberg, qui sans discussion est sûrement le scénariste le plus imaginatif dans le domaine de l’anticipation, la science-fiction (On Mars, Warship Jolly Roger, Orbital, Optic Squad, Drones…) est publié par les éditions Caurette (qui n’est pas un spécialiste BD mais qui accueille dans son catalogue The Kong Crew notamment) qui ont fait preuve d’originalité par rapport au format de l’album et au type de papier utilisé. Comme pour orienter le lecteur à se mettre dans l’ambiance dès le premier contact avec l’album.
Ce monde post apocalyptique bouscule les codes car certes, il utilise des éléments communs tels que la survie, les combats, l’action, la violence, les groupes, les alliances mais il apporte surtout une vision avec deux clans séparés, les hommes d’un côté et les femmes de l’autre. Et dans ce premier volet, il est bien difficile de donner son avis, ce sera sûrement le rôle de Kahina et Ishta d’ouvrir la voie vers la raison et éclairer les lecteurs.
Le dessin est confié à la dessinatrice espagnole Belen Ortega (Millénium avec déjà Sylvain Runberg). A partir de là, je pense qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir, son dessin est assez codé manga aussi bien dans les personnages que dans les gestes, ce qui correspond bien à l’ambiance de la série.
Cette dernière est prévue en 3 tomes pour un premier cycle qui, espérons-le, trouvera son lectorat et surtout donnera aux lecteurs des arguments pour bien analyser cette rivalité hommes-femmes.

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