La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Par une froide journée enneigée, alors qu'il ramasse du bois, le petit renard fait la rencontre d'un échalas enchanteur. D'un coup de baguette, il fait oublier les malheurs. Avec les pétales de sa boutonnière, il guérit les cœurs.
Gustavo Borges signe un album muet au dessin plein de sensibilité, de finesse et de poésie. Un album qui fait aussi grandir.
 
L'hiver est froid, très froid. Pour le petit renard, cela est synonyme de corvée de bois: il faut bien réchauffer la petite masure blottie au fond des bois, d'autant que son papa est malade. Malheureusement, la tache est rude et le froid piquant. C'est alors qu'il rencontre un drôle d'oiseau, un grand échalas enchanteur. Bon d'accord, il est bizarrement vêtu avec son grand chapeau et son smoking noir. Certes, il ne parle pas mais il a plus d'un tour dans son sac. Un simple abracadabra et voici un parapluie, un autre et voilà un banjo afin d'oublier les malheurs. Et puis il y a la fleur de sa boutonnière. Chaque pétale a la capacité de résoudre un problème, chaque pétale est un remède. Mais à rendre les autres heureux, on a tendance à s'oublier...

Une bande dessinée sans parole, le défi est culotté. Il faut être certain de réussir à faire passer sentiments et pensées uniquement grâce au dessin et comme dit l'humoriste: "il y en a qu'ont essayé". Si vous ajoutez à cela le défi de faire partager des espaces enneigées, la création de l'album devient un véritable chemin de croix, tant la gestion des blancs est quelque chose de complexe. Néanmoins, ces choix présentent un intérêt certain:  pouvoir être accessible à tous et surtout aux plus jeunes, à ceux qui ne savent pas encore lire. C'est à ce public, et aux plus grands également, que s'adresse Gustavo Borges. C'est ainsi que le scénariste aborde avec beaucoup de finesse et de poésie des thèmes comme la découverte de l'autre, la xénophobie ou la mort. L'ensemble fonctionne à merveille et le lecteur, quelque soit son âge, passe un excellent moment de "lecture". Il faut dire que le scénario est parfaitement mis en image par ce même Gustavo Borges. Malgré les superbes décors enneigés et la minutie des intérieurs, le dessinateur privilégie les fonds de cases neutres. Cela présente l'avantage de focaliser l'attention sur les personnages. C'est ainsi que ces animaux deviennent particulièrement expressifs. Et que dire de la colorisation de Cris Peter;  si ce n'est que se met au diapason du dessin, lui apportant même un supplément d'âme.

Non, il n'y a pas à dire, ce Pétale est un magnifique album à destination des jeunes et des moins jeunes. Il permettra à tous de partir à la découverte d'autrui et de comprendre ce qu'est la la mort.

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