La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Prugne continu sa narration autour d'œuvres propres à la culture amérindienne. Cette fois-ci, il revient sur la légende populaire de Pocahontas. Une histoire un peu éloignée du conte que nous avaient brossé les studios Disney. Un conte bien moins romantique où l'auteur a essayé de s’approcher le plus possible de la vérité historique, non sans oublier de charmer le lecteur grâce à son univers graphique très maîtrisé, fait de somptueuses aquarelles, chaque scène nous plongeant dans un tableau.

 

Nous sommes le 14 mai 1607, trois navires anglais font leur apparition et accostent sur une baie qui plus tard deviendra la Virginie. Venant tout juste d'échapper aux Espagnols et malgré leur épuisement, les hommes se mettent immédiatement à l'œuvre afin de commencer à bâtir la première colonie britannique permanente en Amérique qui se nommera Jamestown. Non loin de là, Les Powhatan ne voient pas d'un très bon œil l'arrivée de ces étrangers sur leur territoire et vont tout faire pour les renvoyer là d'où ils viennent. Dans ce conflit latent, qui va opposer deux camps, le capitaine John Smith et la princesse Pocahontas vont, par leur relation, tenter de rapprocher ces deux peuples.

Cette histoire, bien connue de tous, nous est racontée par le biais d'une conversation entre le chef des colons anglais et Pamuik le chef des Powhatan. Un échange qui aura lieu en juillet 1621 lors d’une tentative de traité de paix entre tribus indiennes et colons du fort.
C'est sans doute d'ailleurs ce dialogue qui fait la force du récit, tenant le lecteur en haleine. Car avouons le, l'histoire en elle seule est plutôt convenu et bien loin de la romance que nous avait suggérer les studios Disney. En effet, ici, Pocahontas ne vivra pas une idylle avec John Smith, bien au contraire, elle sera bannie et épousera un colon anglais, pour ensuite partir en Angleterre et y mourir à l'âge de 22 ans. Avec ce nouveau volet, Patrick Prugne poursuit son voyage dans la période historique du Nouveau Monde, à une époque où l'Amérique actuelle se partageait entre les Anglais et les Français. Et comme à son habitude, les paysages qu'il dépeint sont de toute beauté. Il fait une nouvelle fois des merveilles avec son trait fin et réaliste agrémenté par un somptueux traitement à l'aquarelle. Ici, chaque case, chaque planche est une peinture aux décors soignés et aux couleurs lumineuses donnant une véritable atmosphère au récit. Vous l'aurez compris, Pocahontas est donc un récit historique solide, basé sur une histoire d’amour impossible, un récit sensible d'une maîtrise graphique absolue. Un voyage dans le temps que je ne peux que vous recommander.