S'enfuir
Scénario et dessins : Guy Delisle
Edition : Dargaud
Edition : Dargaud
En 1997, en pleine crise dans le Caucase, Christophe André, un bénévole de MSF est enlevé en pleine nuit. Commence alors une captivité de plus de 3 mois. 3 mois de calvaire. 3 mois de gamberge avec une unique obsession : s’enfuir !
Guy Delisle relate la capture et la détention d’un otage. Loin des Ingrid Betancourt et autre Florence Aubenas, il raconte, avec minutie, le quotidien particulièrement lassant et éprouvant de la vie d’otage ordinaire. Une plongée dans un univers assez méconnu. Une vraie réussite.
1997, Christophe André travaille pour une ONG européenne en Ingouchie, dans le Caucase. L’Ingouchie est une petite république de la fédération de Russie, mais surtout elle partage une frontière avec la Tchétchénie.
Alors qu’il est seul dans les locaux de l’organisation, il est réveillé en pleine nuit. Bien que ses assaillants se réclament de la police, il comprend rapidement qu’il s’agit d’un enlèvement. Ses ravisseurs le font monter en voiture, lui bandent les yeux et roulent, roulent plusieurs heures.
Christophe André ignore qu’ils passent une frontière et plusieurs check points. Arrivés à destination, il est enfermé dans une pièce avec, comme tout meuble, une paillasse et un radiateur. Commence alors le long décompte des jours de captivité, à peine rythmé par les repas (bouillon et thé) et quelques cigarettes. Avec aussi une seule obsession : s’enfuir !
Mettre en image plusieurs mois de captivité est quelque chose d’infiniment complexe. La monotonie est l’ennemi, tant pour le scénariste que pour le dessinateur. Chaque jour ressemble au précédent et préfigure le prochain. Dans ce contexte, Guy Delisle s’en sort avec un satisfecit. La cellule est toujours identique mais la multiplication des angles de vue et l’accent mis sur les pensées de l’otage font que le lecteur s’identifie au captif et oublie peu à peu le décor. Repas, seau en guise de toilettes et de douche, menottes au radiateur et réflexion : qui sont-ils ? que veulent-ils ? pourquoi moi ? vais-je y passer Noel ? et ailleurs, que font ils pour me sortir de là ? Autant de questions que se pose Christophe André mais qui trottent dans la tête du lecteur.

332 pages de supplices psychologiques, de captivité et de lassitude. Et le lecteur prend progressivement possession du corps et de l’esprit de l’otage. Alors oui, il y a quelques moments d’ennui mais, après tout, c’est totalement logique et reflète bien, même atténuée, la vérité de la captivité de Christophe André.
Au final, Guy Delisle démontre tous ses talents de raconteur d’histoire. Moins informatif que des Chroniques de Jérusalem, ce gros album est une présentation de l’univers des otages, une plongée dans une épreuve individuelle.
Un récit à lire et à relire.
Guy Delisle relate la capture et la détention d’un otage. Loin des Ingrid Betancourt et autre Florence Aubenas, il raconte, avec minutie, le quotidien particulièrement lassant et éprouvant de la vie d’otage ordinaire. Une plongée dans un univers assez méconnu. Une vraie réussite.

Alors qu’il est seul dans les locaux de l’organisation, il est réveillé en pleine nuit. Bien que ses assaillants se réclament de la police, il comprend rapidement qu’il s’agit d’un enlèvement. Ses ravisseurs le font monter en voiture, lui bandent les yeux et roulent, roulent plusieurs heures.
Christophe André ignore qu’ils passent une frontière et plusieurs check points. Arrivés à destination, il est enfermé dans une pièce avec, comme tout meuble, une paillasse et un radiateur. Commence alors le long décompte des jours de captivité, à peine rythmé par les repas (bouillon et thé) et quelques cigarettes. Avec aussi une seule obsession : s’enfuir !


332 pages de supplices psychologiques, de captivité et de lassitude. Et le lecteur prend progressivement possession du corps et de l’esprit de l’otage. Alors oui, il y a quelques moments d’ennui mais, après tout, c’est totalement logique et reflète bien, même atténuée, la vérité de la captivité de Christophe André.
Au final, Guy Delisle démontre tous ses talents de raconteur d’histoire. Moins informatif que des Chroniques de Jérusalem, ce gros album est une présentation de l’univers des otages, une plongée dans une épreuve individuelle.
Un récit à lire et à relire.
Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9
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